A chaque jour suffit sa peine 21 décembre 2021
Décembre se grignote peu à peu, et avec lui, l’année 2021 : on arrive vers « les fêtes », double haie finale de la course de l’année.
Dimanche, les Chiliens ont voté, éliminant nettement, malgré les abstentions, le candidat d’extrême-droite, successeur pur-jus de Pinochet, au profit de Gabriel Boric, un jeune candidat (35 ans) de la gauche radicale, autour de qui les autres partis de gauche ont su se rassembler, ils s’y sont pris à temps, ils ont réussi pour l’instant, à se réunir dans la confiance.
Ici, en France, d’après les sondages, un très gros tiers des gens annonce l’intention de voter aux présidentielles pour l’extrême droite. Et d’une manière générale, c’est le royaume de la méfiance.
À gauche, on trouve une espèce de poussière décousue, sans idées, souvent sans programme, ou alors de vieux programmes, pour d’autres temps, pour 1848 ou 1871 ou les Années Trente. « No pasaran », dit Anne Hidalgo sans voir qu’il y a longtemps qu’« ils » sont passés. L’apparition récente de Taubira m’a parut décalée, paresseuse, elle veut sans doute passer Noël tranquille, « On se verra le 15 janvier », a-t-elle dit à la cantonade sur les réseaux sociaux, sans un mot de programme, sans une miette de ligne directrice. Elle avait déjà pas mal embrouillé le paysage de la gauche en 2002. Se croit-elle dans un Alexandre Dumas, Vingt ans après ?
« Taubi or not Taubi » ai-je entendu chez Yann Barthès. Évidemment, pour moi, ce sera not Taubi.
Mélenchon est en campagne sur les plages de la Guadeloupe contre Macron, paroles et musique systématiques depuis 5 ans.
Sabine Rousseau essaie de savonner le sentier faiblard de Yannick Jadot.
Comme d’habitude, il y a au moins deux candidats trotzkystes inscrits à la compétition : les chaînes d’info n’indiquent même pas leurs espérances de voix, tant elles sont réduites.
En face, à droite, Valérie Pécresse a gagné la primaire du parti Les Républicains (LR) qu’elle avait quitté naguère avec éclat, parce qu’elle trouvait son secrétaire général, Laurent Wauquiez, trop à droite ; maintenant, pour arriver à la Présidence, elle s’entoure de tout ce qu’il y a de plus extrême chez le LR, Retailleau, Ciotti, et Wauquiez. Vive les frontières, à bas les fonctionnaires et les immigrés. Elle se vêt de soie blanche, et plagie elle aussi Alexandre Dumas, « Une pour tous, tous pour Une », dit-elle, en levant les bras à la manière de De Gaulle.
Le Z, plein de rage acide, continue de débiter un avenir menaçant et ses mensonges en rêvant de Pétain, lui, c’est Cent ans après pour demain. En ce moment, il y a 14.5% de Français à qui cela plaît comme perspective.
Au milieu, en politique, on dit au centre, Emmanuel Macron, le Président actuel dont tout le monde suppose qu’il va se représenter, dit ne pas vouloir se prononcer maintenant, ça le gênerait dans son boulot, énorme, il faut dire. : que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, à gauche et à droite, comme il s’est défini lui-même en 2017. Il a raison, il y a encore beaucoup à faire
Pour changer, deux heures de plaisir
Dimanche soir, sur Culturebox(chaîne 14 de la TNT), j’ai regardé Tailleur pour Dames, de Georges Feydeau. Heureusement, Alice Coffin n’était pas là pour frapper d’interdit cette satire du monde des couples français à la fin du XIXe siècle. Quelle vivacité, quelle langue, quels bons acteurs (Pierre Arditi, Emmanuelle Devos, etc). J’ai beaucoup ri.