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Je suis née dans le monde d’avant-guerre où l’image était rare. On n’allait pas tellement au cinéma quand on habitait la campagne, ce qui était mon cas jusqu’à 15 ans. Parfois, les dimanches d’hiver, la salle paroissiale crachotait des histoires en noir et blanc, de façon artisanale. Pas de télé, bien sûr : elle ne s’est lentement répandue en France qu’au début des années Cinquante.
Aussi, quel plaisir lorsque, devenue étudiante en Histoire à Dijon, j’ai pu aller au cinéma trois ou quatre fois par semaine. La rareté avait donné du prix à l’image. Je l’ai aimée au point d’en faire mon objet d’études et mon métier. Pour la comprendre, il faut beaucoup la regarder et écrire ce que l’on y voit, ses liens et ses manques, se donner une problématique, pour sortir de l’impressionnisme et de l’approche purement sensible. Nobody is perfect : si j’ai regardé les images filmiques, parlé et écrit sur elles, je n’en ai pas réalisé, au plus y ai-je parfois collaboré ou figuré.
Le cinéma et la télévision figurent parmi les grands moyens d’expression artistique, politique et sociale du XXe siècle. Perdant leur royauté, ils sont à présent entraînés dans la déferlante internet d’images numériques. Ils commencent à glisser sur le versant de l’histoire : mes hypothèses et mes méthodes leur sont étroitement liées. C’est ainsi que, en ce début de millénaire, mon travail est en train de devenir lui aussi objet d’histoire.
Si on veut, on peut accéder directement à la biographie de mon arrière grand-père Victor Puiseux en cliquant ici.