« Entre ici, Joséphine ! »

Gloire à Joséphine Baker, gloire à son entrée parmi les Grands hommes - cette notion de l’Individu exemplaire -, gloire à sa famille - de naissance et d’adoption - gloire à ses plumes et ses bananes, à son corps agile et attirant, à sa Croix de guerre et à sa Médaille de la Résistance, à son courage, à son culot, à son audace, à sa grâce, à sa gaieté, à son rire, à sa gentillesse, à sa générosité et à son énergie inépuisable, oui, il en faut beaucoup, beaucoup comme elle. Et qu’on n’attende pas le Panthéon pour les imiter et les aimer.

Quel beau jour que celui qui voit entrer dans ce temple de l’exemple l’artiste la moins coincée, la plus éloigné de tous les puritains du coin qui réclament l’exclusion, les lois d’exception, les anathèmes contre tout ce qui ne leur ressemble pas, et les anti-immigrés, les aigris, les jaloux, droite-extrême et extrême-droite, murs et barbelés scandaleux, en France, et ailleurs. Dans notre temps asphyxiant (Z et autres Ciotti), cela fait beaucoup de bien.

Merci à Emmanuel Macron pour son choix : au passage, je souhaite que CE choix, si heureux, si ouvert dans le champ symbolique, inspire davantage sa politique pratique à l’égard de l’immigration. Pour l’instant, ne crachons pas dans la soupe : de la Revue Nègre au soutien à Martin Luther King, en passant par la France Libre de De Gaulle, Joséphine Baker fuyant le racisme américain, entre au Panthéon, bravo.

Quant à ceux qui y sont déjà, je pense qu’ils doivent la voir arriver avec beaucoup de plaisir : avec elle, l’atmosphère sera sûrement plus drôle. Il était temps que les arts du spectacle, danse, musique, revue etc. - y prennent place !

30 novembre 2021, Joséphine Baker
capture d’écran LCI (HP)