Trahison

25 articles

  • « J’accuse », un film de Roman Polanski, 2019 1. Le film

    Un film sérieux, beau et triste
    J’ai tenu un séminaire d’analyse de film pendant plus de vingt ans (1978-2001), j’en rappelle le B.A, BA : on ne parle pas d’un film sans l’avoir vu. Aussi, après mon récent écœurementdevant les menéers féministes au Champo pour empêcher la projection, je suis allée voir J’accuse, malgré une pluie battante et froide sous laquelle il fallait patauger entre Edgar-Quinet et Les Sept Parnassiens. Aujourd’hui, je parle du film, Lion d’Argent à Venise. Dans la (...)

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  • Formes de la violence Chronique d’un printemps 36

    Paris, dimanche 19 avril 2020
    J’ai fini Le Premier homme. La description, à la fois minutieuse et sans ordre, de la ville d’Alger, rend présente l’alternance de la chaleur - écrasante - et de la pluie - plus rare mais diluvienne -, qui baigne un monde de la pauvreté, de l’effort, de la difficulté et de l’énergie quotidiennes. Les saveurs, les parfums bons et mauvais, la couleur, les sonorité, la tension, les violences sourdes ou physiques d’un monde qui survit comme une île entre deux (...)

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  • « Quarante jours d’errance » Chronique d’un printemps, 49

    Paris, samedi 2 mai 2020
    Ce fut hier une étrange journée, on s’envoyait des photos de muguet. Des vrais, ou des faux, humoristiques mais qui ne faisaient pas rire. Le confinement traîne en longueur avec son cortège de fausses nouvelles, les gens ont l’air de ne plus savoir s’ils préfèrent le confinement ou le déconfinement. Sur les videos échangées, des chiens soupirent de devoir aller pisser sans arrêt.
    L’après-midi se passe pour moi dans les couloirs de la France Libre, à Londres. (...)

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  • Bousculade Le Joli Mai, 3

    Plusieurs « 8 mai » se bousculent dans ma tête.
    Blandans, le 8 mai 1945, le jour de la capitulation allemande et donc, la fin de la guerre sur le front de l’Ouest, a d’abord été un jour ordinaire : c’était pour moi un jour de cours de maths chez une dame qui habitait Voiteur. J’avais 12 ans, je finissais ma 5e. Si Tante Paulette continuait à m’instruire pour la plupart des matières, en maths, elle avait déclaré forfait depuis deux ans.
    J’allais donc à un cours d’algèbre, science à (...)

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  • L’Or du Rhin ou La double malédiction d’Alberich Un prologue mythique

    L’année 2020 devait être un sommet de plaisir dans le registre musical, donc un sommet de plaisir total : Philippe Jordan, le directeur musical de l’Opéra de Paris, dont le contrat s’achevait cette année, avait programmé le Ring, qui, selon lui - et je partage son avis - , est le plus grand monument musical qui existe au monde. Quinze heures de musique pour un très long poème composé par Richard Wagner sur des années, à partir de légendes nordiques, poème qui raconte l’histoire du monde (...)

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  • La Walkyrie ou La lâcheté du Maître des dieux

    Une longue histoire de famille très décomposée
    Puisqu’il m’est impossible de donner à lire la beauté de la musique, je raconte ces mythes que j’adore, utilisant à ma façon le procédé wagnérien par excellence : les longs récits créent le monde, en redessinant, en ressassant, en variant les éclairages. On peut lire les livrets, et, à l’opéra, heureusement, (enfin, avant le Covid) on a la ressource des surtitres. La radio demeure un peu élitiste et suppose qu’on connaît déjà son affaire. (...)

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