Sans dessus dessous Les énigmatiques folies du monde

Sans dessus dessous

Bientôt deux mois que je n’ai rien écrit. Les mots perdent tout leur sens devant le désarroi qui semble avoir saisi l’ensemble du monde. Je pourrais aussi écrire "Sens dessus dessous".

La folie meurtrière, folie vengeresse - je déteste l’esprit de vengeance - , organisée par le cabinet Netanyahou fracasse le Proche Orient étendu jusqu’en Iran, sans relâche, auteurs ou commanditaires d’attentats, mais surtout civils, humanitaires, forces de l’ONU, tout devient cibles, ruines, morts et blessés, humains misérablement visés, chassés et écrasés. Inutile de savoir qui a commencé et pourquoi.
(Cela remonterait à Dieu, il y a assez longtemps ??)

Régner sur des ruines et la haine qui s’y tapit forcément.

En perspective, les élections américaines menacent l’ordre du monde établi depuis 1945. Là non plus, plus rien n’a de sens, tout est devenu "alternatif", mensonge, images et paroles, chiffres, voix, mémoire, numérique envahissant. En attendant les résultats, Trump, le bien nommé, fait semblant de vendre des frites à de faux clients en attendant de gagner le droit de jouer au dictateur ou de dire qu’il a gagné. Et prêt à bazarder l’Ukraine. Le droit international, les promesses, il n’en a rien à faire.

En attendant, Poutine réunit à Kazan des dictateurs à la pelle. Ce sont les patrons de BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et leurs nouveaux membres (Arabie saoudite, Iran, Émirats arabes unis, Égypte, Éthiopie).

Tyr (Sour,Liban) est sous les bombes, Baalbek, c’est pour quand ?

Le Soudan gémit dans la guerre, les personnes déplacées et la famine, mais sans écho. Les journaux semblent s’en foutre un peu. De même, l’effroyable désordre d’Haïti.

Les débats de notre Assemblée nationale prêteraient à rire, s’ils n’avaient pas des conséquences tristes et graves dans une démocratie, et même si elles ne sont pas sanglantes, elles sont désespérantes de sottise, de petits croc-en-jambes, et d’arrivisme, tous groupes confondus.

Lire Werner Herzog

Une chose pourtant constitue pour moi un moment positif dans la journée : c’est la lecture des Mémoires de Werner Herzog (livre traduit en français par Josie Mély ) aussi fantastique écrivain qu’il est un cinéaste hors normes. L’ouvrage en traduction française est sorti le 3 octobre 2024 aux Editions Séguier.

Il est intitulé Chacun pour soi et Dieu contre tous (Jeder für sich und Gott gegen alle), ce qui est le titre original de son film L’Énigme de Kaspar Hauser (1974), histoire d’un « enfant sauvage »..
Parler de ce livre reviendrait à essayer d’attraper un troupeau de chevaux sauvages avec un filet à papillons. J’attends de l’avoir fini ( et je ne lis plus très vite) pour y revenir. J’en ai lu environ un cinquième et je suis captivée par son intelligence et sa culture.

Lire Herzog, c’est se poser avec lui toutes les questions de la démesure du monde, feuilleter ce monde terrible où il est né, en Allemagne en 1942. Là aussi, il est question de la folie des hommes.

Ce monde fut le mien, je l’ai vu d’un autre espace, mais dans l’atmosphère commune de la guerre, avec près de dix ans de plus que lui. Nous nous comprenons, d’une certaine façon. Nous n’étions pas adultes dans un monde que nous voyions dévasté, avec des "grandes personnes" qu’on devinait perdues.