Impasses

L’été s’est passé dans la répétition, une sorte de radotage, rien n’aboutit, rien ne se dénoue et ça continue sous la pluie de ce matin de septembre.

On a eu la version « magique » comme le disaient 500 fois par jour les commentateurs de presse et de radio, à propos de « la parenthèse enchantée » des J.O. et des paralympiques qui tirent à leur fin. Mais on veut rester dedans. Encore un peu de magie. On divinise les anneaux olympiques, les flammes et leurs vasques.

Ailleurs, se déroulent les versions tragiques et sanglantes, avec les bombardements cinglés de Netanyahou sur Gaza et accessoirement sur le Liban et la Cisjordanie. Il pousse le cynisme jusqu’à faire une pause le matin pour qu’on vaccine les enfants contre la poliomyélite pour mieux les bombarder, mais vaccinés, l’après midi.
Ukraine, Soudan, les guerres et le terrible « etc. » Autant de vies brisées, de malheurs indélébiles.

Les versions politiques des élections, vénézuélienne, américaine, allemande, sont carrément inquiétantes.

Quand et comment finira celle qui tourne au ridicule avec l’impossibilité de former un gouvernement en France : à la suite d’une dissolution capricieuse, les députés élus en juillet 2024 ont comme seul souci de préparer des peaux de banane et de barrer le chemin à leurs plus proches voisins de l’hémicycle. Tout le monde se moque éperdument du bien commun du pays. Chacun pour soi ou son leader. La France est un pays d’enfants gâtés, dont le Président et les députés font partie.
Et sans doute, les électeurs.
Selon les camps, on se tait ou on s’invective. On prépare des pièges et des brouillages.
Le Président veut être à la fois le Président et l’Assemblée. Et les partis (NFP, RN, et la droite) cherchent à jouer au Président. Forcément, ça patine.

Il y a bien longtemps, au moins quarante ans, j’étais en vacances en Sicile, on en avait fait le tour en voiture de location avec un ami.

Le séjour était fini, nous étions dans une ville bâtie sur une haute colline avec de vieilles rues en pente, tortueuses, nous voulions descendre vers la mer pour rendre la voiture au concessionnaire et, un peu plus tard, reprendre l’avion pour rentrer en France. Mais c’était impossible, il y avait des sens interdits partout, on montait, on montait toujours, la chaussée était de plus en plus étroite et empêchait toute manœuvre.
On aurait dit une version pour automobiliste du Déshabillage impossible de Méliès. Impossible, c’était impossible.

Bientôt, on serait en panne sèche, car le réservoir clignotait. Et pour comble, on a calé.

Et puis, autour de notre voiture immobilisée, quatre hommes, sans doute des habitants des petites maison qui bordaient la rue, se sont approchés, ils nous ont demandé ce qui clochait, et nous ont proposé gentiment de sortir de la voiture, ils l’ont prise par les quatre coins et l’ont soulevée en la faisant pivoter pour la mettre le museau dans le sens voulu. On les a mille fois remerciés. Tous les blocages ne finissent pas aussi bien.