Musique

57 articles

  • La Walkyrie ou La lâcheté du Maître des dieux

    Une longue histoire de famille très décomposée
    Puisqu’il m’est impossible de donner à lire la beauté de la musique, je raconte ces mythes que j’adore, utilisant à ma façon le procédé wagnérien par excellence : les longs récits créent le monde, en redessinant, en ressassant, en variant les éclairages. On peut lire les livrets, et, à l’opéra, heureusement, (enfin, avant le Covid) on a la ressource des surtitres. La radio demeure un peu élitiste et suppose qu’on connaît déjà son affaire. (...)

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  • Le Crépuscule des dieux Le retour dans les eaux du Rhin

    J’avais tort, mercredi dernier, de craindre Ricarda Merbeth dans Le Crépuscule. C’était une faute pour la wagnérolâtre que je suis. Merbeth n’était pas à craindre sauf dans le duo du Prologue, lorsque Siegfried la quitte pour aller courir le monde : cette scène d’amour, elle l’a en effet plus ou moins loupée, car pour les nuances et l’expression de ce sentiment-là, je persiste à penser qu’elle n’a pas la voix qu’il faut, pas assez ronde, pas assez capable de s’amenuiser dans la tendresse (...)

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  • Journal des Goncourt, 8 Suite et fin

    Les Goncourt ont traversé le siècle de Wagner, de Verdi et de Richard Strauss, sans beaucoup se préoccuper de musique, à laquelle ils étaient, semble-t-il, indifférents. Seuls ou à deux, ils vont rarement à l’opéra ou au concert et ils ne commentent pas ces sorties-là. Ils s’en fichent. Les Goncourt ont des yeux, mais pas d’oreille, du moins musicale. À peine Reynaldo Hahn mettra-t-il une fois les pieds dans le Grenier.
    J’ai beaucoup apprécié la biographie de Jean-Louis Cabanès et Pierre (...)

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  • Fourre-tout par temps de pluie

    En mars-avril dernier, j’écrivais chaque jour, alignant au fil du temps, les deux époques de crise majeure connues dans ma vie, le printemps 1940 - la drôle de guerre, l’évacuation, le retour à la maison - et le printemps 2020 - la pandémie, le confinement -. C’était amusant à faire.
    Ce printemps 2021, je n’arriverais pas à tenir une chronique quotidienne, tant le temps est à la fois amoindri, plat, fondu, une fondrière, mou, « sablonneux, malaisé », comme dit La Fontaine en parlant (...)

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  • Mozart/Castellucci, Don Giovanni Salzbourg, 2021

    Samedi 7 août, 22h40, Arte : en direct de Salzbourg avec un léger différé, Don Giovanni, musique de Mozart, livret de Da Ponte, mise en scène de Romeo Castellucci, est entré dans mon salon, par le grand écran de ma télévision.
    Quatre heures après, j’ai été débarquée sur mon canapé, complètement terrassée, comme si j’avais assisté pour la première fois à la représentation de ce dramma giocoso en 2 actes, qui commence par le meurtre du Commandeur par Don Giovanni, et finit par la mort du (...)

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  • Largement dépassée

    Belmondo est mort, lui qui était si gai et si profondément gentil. J’ai appris qu’il avait mon âge. Je l’ai vraiment envié d’avoir quitté ce monde qui devient si « dégueulasse », comme il a dit, mourant en tant que Michel Poiccard dans À bout de souffle (J.-L. Godard, 1960) sur les minuscules pavés de la rue Campagne Première.
    C’et fou ce que j’ai de mal à écrire ces temps-ci, je suis largement dépassée par la course au chaos et les incohérences. Du climat, je ne parle même pas, espaces (...)

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