L’Apocalypse nucléaire et son cinéma

Cet ouvrage est épuisé. Il constituait cependant, à l’époque de sa rédaction terminée courant 1986 et encore à ce jour (mars 2019), l’unique ouvrage qui prenne l’ensemble du problème de la mythologie filmique du nucléaire.
Dans le Bulletin d’information des cadres EDF-GDF (BIC n°9, Décembre 1988), il avait fait l’objet d’un bref compte-rendu qui le résume assez bien et que je me permets de retranscrire ci-après.

L’apocalypse nucléaire et son cinéma
Hélène Puiseux/Cerf, Paris 1988, 238 p., 140 F
Un modèle. L’ouvrage d’Hélène Puiseux, directeur d’études à l’École pratique des sciences sociales [1], est effectivement un modèle d’analyse. Il est fort rare que des études thématiques sur le cinéma possède une telle rigueur une telle richesse. Prenant pour base 107 films de toutes nationalités qui traitent de la destruction atomique, l’auteur montre comment l’ensemble de ces films élaborent une légende une légende de notre futur. Ils disent que la vraie victime de l’atome, c’est la famille, dispersée, pourchassée par les dictatures, piétinée par les monstres, vaincue par la stérilité. Mais ils admettent une certaine forme d’espérance etc incitent à proposer, après la bombe, un monde nouveau.

Les 107 films dont il y est question comportaient des documentaires et des fictions, essentiellement américains et japonais, mais aussi français, britanniques etc.

J’ai affiné, dans le cours des années suivantes, à travers mes séminaires ou différents articles, le rôle de cet ensemble de films qui visent davantage à habituer le public à une situation de fait : l’existence de l’humanité dans un environnement où la science nucléaire a gagné le quotidien, sous forme du nucléaire civil, tout en maintenant l’effet dissuasif, au plan militaire. La catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl (1986) était toute fraîche quand j’ai rédigé l’ouvrage. Celle de Fukushima (2011), née d’un séisme dévastant une centrale nucléaire, empoisonnant terre et mer, a ravivé la possibilité d’une destruction massive tout en montrant la volonté des puissances gouvernementales et industrielles du Japon pour masquer le danger majeur, l’adoucir, le rendre vivable.

On trouvera d’autres éléments sur ce problème du nucléaire sur ce site, notamment :
Images de l’ère nucléaire,
To Die or not To Die,
Télévision pour mémoire,
Nucléaire sur canapé,
Les Commémorations (Tchernobyl),
Les Commémorations (Hiroshima, Nagasaki).

Les films de catastrophes sont à présent moins à la mode, et en tout cas, les dérives atomiques ne sont plus la source dominante de l’imaginaire comme source de la terreur physique et source de dictatures, ce qui, en passant, justifie mon travail : en effet, les films que j’ai analysés ont joué leur rôle de tranquillisant social.

Pour comprendre comment j’ai construit la perspective de l’analyse filmique comme une mythologie sociale, on peut se reporter sur ce site à Problème d’analyse cinématographique, la perspective mythologique.

Notes

[1Information erronée, j’étais directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études, section des sciences religieuses.