Casserolards et charivari : dérives dangereuses du populisme

Marre

Puisque tout le monde se croit autorisé à taper sur sa casserole, je prends aussi la mienne pour dire ce que je pense de l’atmosphère pestilentielle qui se développe en France depuis trois ou quatre mois. Déjà cet hiver, à l’Assemblée nationale pendant les travaux sur la loi sur les retraites, les députés de la Nupes s’étaient illustrés par leur charivari qui n’a engendré que leur inefficacité.

C’est une curieuse façon de défendre la démocratie que d’en attaquer les institutions, de boycotter, de couvrir les possibilités de paroles par des charivaris ou des insultes. Et en se croyant drôles, de surcroît, comme si les plaisanteries les plus courtes n’étaient pas les meilleures et celle-ci, franchement, j’en ai marre. Marre des grèves, des « journées », des « actes », des pancartes etc. comme si vraiment la loi sur les retraites était attentatoire aux libertés.

Ras-le-bol des concerts de casseroles, des menaces sur la Coupe de France, des trains ou aéroports bloqués, de ces groupuscules odieux et ridicules, avec leur lot d’invectives au chef de l’Etat, au gouvernement, au Conseil constitutionnel, aux députés ; ras le bol de ce mouvement poujadiste des casserolards inspiré tout droit d’Amérique du Sud, je me rappelle ceux que les partisans de Pinochet faisaient à Santiago avant le coup d’état qui a provoqué la chute d’Allende.

Ras-le-bol des feux de poubelles, des vitrines brisées, des abribus en miettes, ras-le-bol des attaques de mairies (Lyon, Grenoble, Bordeaux etc.) et surtout, surtout, honte à la scandaleuse pendaison et à l’incendie de l’effigie du Président de la République (à Grenoble), voilà qui est un vrai appel à la haine et au meurtre. Nul doute que Poutine et ses agents n’applaudissent à ces actions à la fois graves et débiles, lui dont le programme affiché est de mettre les démocraties occidentales par terre.