Virgile, Homère, et autres histoires de migrants...

Vite, vite, il faut relire les classiques, - Virgile, l’Enéide, Homère, l’Odyssée -, avant qu’ils soient interdits pour complicité avec les migrants, dont ils racontent l’histoire, mieux, dont ils vantent l’histoire.

Car ces belles épopées de gens qui fuient les guerres, les pièges et les violences, de gens dont les bateaux errent en Méditerranée, ne sont rien d’autres que des histoires de migrants.

Prenez Enée, voilà un homme qui fuit son pays ravagé (Troie, en actuelle Turquie) avec le reste de sa famille et une poignée de ses compagnons, ils s’arrêtent en Libye pour se ravitailler, Vénus qui les protégeait les y abandonne (est-ce un genre de hot spot ? ) ; mais non, pas question, ils reprennent la mer, ils ont un but : « Italie, Italie... » comme ils chantent dans l’opéra de Berlioz, Les Troyens qui les met en scène (1858).

Ils quittent la Libye, ils accostent un temps à Carthage (Tunisie) chez Didon et sont à nouveau bientôt sur la mer, ils foncent vers le Nord, ils fonderont Rome : l’Italie les incorpore pour des siècles d’histoire et de civilisation.

Aujourd’hui, Salvini les empêcherait d’accoster et le reste de l’Europe se boucherait le nez au nom de « Dublin ».

Je ne sais même pas si Berlioz pourrait à présent écrire Les Troyens, sans être inquiété pour apologie des migrations.

Tiepolo, Vénus abandonne Enée en Libye, 1757
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