Paul Auster, 4 3 2 1, Actes sud 2018
4 3 2 1 est un livre si passionnant que je n’ai plus envie de rien faire, que de lire. Mille pages ou à peu près. D’où mon mutisme actuel. Ce monde aux plans multiples, aux effets de kaléidoscope, ces vies démultipliées dans toutes sortes de possibles que Paul Auster donne à son héros, Ferguson, me font repasser, avec lui, par toutes les étapes de l’époque qui est en train de s’effacer, cette deuxième partie fascinante du XXe siècle, la transformation du monde et des idéologies, le désir de savoir, l’amour et la sexualité, le poids des familles et le désir d’en sortir, les délices du cinéma et de la littérature, le désir et la satisfaction d’écrire, des analyses à la fois légères et profondes des situations, l’ombre immense de la Guerre du Viêtnam et des affaires raciales.
Bref, je n’ai plus rien à dire, juste une seule envie : poursuivre ma lecture. Donc, « J’y retourne immédiatement », comme chantait Serge Reggiani, dans La Java des bombes atomiques qu’il avait composée sur un texte de Boris Vian. D’autant que Auster et moi, nous en sommes au printemps 1968.