Mort

150 articles

  • Le Crépuscule des dieux Le retour dans les eaux du Rhin

    J’avais tort, mercredi dernier, de craindre Ricarda Merbeth dans Le Crépuscule. C’était une faute pour la wagnérolâtre que je suis. Merbeth n’était pas à craindre sauf dans le duo du Prologue, lorsque Siegfried la quitte pour aller courir le monde : cette scène d’amour, elle l’a en effet plus ou moins loupée, car pour les nuances et l’expression de ce sentiment-là, je persiste à penser qu’elle n’a pas la voix qu’il faut, pas assez ronde, pas assez capable de s’amenuiser dans la tendresse (...)

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  • Journal des Goncourt, 8 Suite et fin

    Les Goncourt ont traversé le siècle de Wagner, de Verdi et de Richard Strauss, sans beaucoup se préoccuper de musique, à laquelle ils étaient, semble-t-il, indifférents. Seuls ou à deux, ils vont rarement à l’opéra ou au concert et ils ne commentent pas ces sorties-là. Ils s’en fichent. Les Goncourt ont des yeux, mais pas d’oreille, du moins musicale. À peine Reynaldo Hahn mettra-t-il une fois les pieds dans le Grenier.
    J’ai beaucoup apprécié la biographie de Jean-Louis Cabanès et Pierre (...)

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  • Un monde en miettes d’où émerge Mithridate, de Jean Racine

    La présence du Coronavirus provoque et accentue chaque jour l’émiettement du temps, des possibles, des projets. Je le sais, je le sens, comme tout le monde. C’est un peu lassant, un horizon si court, asphyxiant même. Mais qu’y faire ? Et puis tout d’un coup, dans le sec déluge numérique qui berce les nouveaux rivages, une extraordinaire pépite : Mithridate, Jean Racine, 1672.
    C’était un soir (22 février), par hasard, je zappais de chaîne en chaîne, j’arrive sur Culturebox, cette chaîne (...)

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  • « Roman » par Polanski L’intense condensé de notre temps

    Un extraordinaire amour du cinéma et de la vie
    Cet ouvrage est sorti une première fois en 1984 : Roman Polanski (trad. de l’anglais par Jean Pierre Carasso), est paru sous le titre astucieux de « Roman par Polanski », à Paris, chez Robert Laffont, 502 p. (pour la première édition).
    Lorsque le livre a été réédité en 2016 chez Fayard, le cinéaste n’a alors rien changé à la première version des cinquante premières années de sa vie, il a seulement ajouté un court épilogue pour dire combien (...)

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  • Fourre-tout par temps de pluie

    En mars-avril dernier, j’écrivais chaque jour, alignant au fil du temps, les deux époques de crise majeure connues dans ma vie, le printemps 1940 - la drôle de guerre, l’évacuation, le retour à la maison - et le printemps 2020 - la pandémie, le confinement -. C’était amusant à faire.
    Ce printemps 2021, je n’arriverais pas à tenir une chronique quotidienne, tant le temps est à la fois amoindri, plat, fondu, une fondrière, mou, « sablonneux, malaisé », comme dit La Fontaine en parlant (...)

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  • Un pique-nique sentimental

    J’ai lu récemment Le dernier bain de Flaubert, de Régis Jauffret (Seuil, 2021), un gros pavé, deux fois trop long, où l’auteur imagine, en trois parties inégales, la dernière matinée de la vie de Flaubert à Croisset, d’abord mijotant dans son bain, puis rêvassant dans son bureau, avant de mourir d’une hémorragie cérébrale. Dire « Je » à la place de Flaubert est un pari hardi, assez réussi dans la première partie, où Jauffret se coltine la difficulté d’écrire à la première personne pour (...)

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