Amour
57 articles
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George Romero et Martin Landau
Les vivants, les morts-vivants, le cinéma et la science-fiction sont en deuil, avec une double disparition : le comédien Martin Landau et le réalisateur George Romero nous ont quittés à un jour de distance, les 15 et 16 juillet 2017.
Matin Landau, je le revois, il avait alors trente ans - c’était son deuxième rôle -, anguleux, tragique, dans le personnage de Leonard ( La Mort aux trousses, North by Northwest, Alfred Hitchcock, 1959), secrétaire ambigu et homme de main épris de son (...) -
Pelléas et Mélisande À la manière - discutable - de Bob Wilson
La mise en scène de l’opéra de Debussy par Bob (Robert) Wilson a été créée en 2014. Mais je ne l’avais pas encore vue, ni lu quoi que ce soit à son sujet. Je m’étais dit, en y allant, « avec le minimalisme de Bob Wilson, rien ne viendra s’interposer entre la musique et moi... » Je m’étais trompée. Sans demander nécessairement de voir les forêts et le vieux château moussu du livret, il m’a semblé que j’avais assisté à un contresens de grande taille.
Il y avait les ingrédients habituels - (...) -
Verdi, Don Carlos, dans la version originale de 1867. Opéra Bastille, dimanche 22 octobre 2017
Pourquoi serais‑je indiscret quand mon silence ne peut lui causer de douleur, qu’il lui en épargne peut-être ? Pourquoi le réveiller afin de lui montrer le nuage orageux suspendu sur sa tête ? Le marquis de Posa, Don Carlos, Schiller, Acte IV, Scène 6
Oui, j’ai vu LE Don Carlos dont parle toute la presse. Oui, comme tout le monde, j’ai été enchantée par la beauté indiscutable des voix. Pendant plusieurs jours - et encore maintenant -, j’ai été très impressionnée et travaillée par ce (...) -
Comment je n’ai pas appris le chinois
Coup de blues
Distractions de l’été 2020
Pas grand-chose à se mettre sous la dent, dans ces temps de pandémie au long cours. Et ce n’est pas Mulholland Drive de David Lynch, vu hier soir sur Arte, qui est propre à donner un aspect riant au monde, une implacable satire d’Hollywood faite au long d’un film prétentieux, ennuyeux, et même souvent désagréable. J’avais beaucoup aimé, en son temps, la série Twin Peaks, avec le merveilleux Kyle McLachlan mais finalement, je crois que je n’aime (...) -
Iphigénie, à l’Odéon-Berthier Chronique d’un automne 3
Iphigénie, de Jean Racine, est rarement montée. On dit parfois d’elle qu’il ne s’y passe rien. Elle est jouée aujourd’hui, dans une mise en scène de Stéphane Braunschweig, jusqu’au 14 novembre aux Ateliers Berthier (Théâtre de l’Odéon). Les compte-rendus de la presse sont élogieux, parlant de la beauté de la mer projetée en arrière des spectateurs, cette mer qui « confine » la flotte grecque. La salle était en grande partie pleine hier, je ne sais quelle sera la répercussion du confinement (...)
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L’Or du Rhin ou La double malédiction d’Alberich Un prologue mythique
L’année 2020 devait être un sommet de plaisir dans le registre musical, donc un sommet de plaisir total : Philippe Jordan, le directeur musical de l’Opéra de Paris, dont le contrat s’achevait cette année, avait programmé le Ring, qui, selon lui - et je partage son avis - , est le plus grand monument musical qui existe au monde. Quinze heures de musique pour un très long poème composé par Richard Wagner sur des années, à partir de légendes nordiques, poème qui raconte l’histoire du monde (...)