Liberté

60 articles

  • Sándor Márai : une relecture troublante et passionnante

    L’effondrement d’un monde
    Il y a environ deux ans, j’ai lu, pour la première fois, les Mémoires de Hongrie, de Sándor Márai (1900-1989) : l’ouvrage était sorti en 1972, mais cet auteur capital m’avait alors échappé ; je ne l’ai lu que récemment à l’occasion d’une réédition .
    Largement adulte (la quarantaine) pendant la Deuxième guerre mondiale, après avoir vécu, enfant puis adolescent, la destruction de l’Empire austro-hongrois, cet écrivain et journaliste hongrois voit et vit deux (...)

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  • Merci à La Périchole Un monde léger dans un monde de brutes

    Entre les horreurs et la brutalité des relations géopolitiques et l’exaspération que me donnent le monde numérique et l’« intelligence artificielle » envahissants, je suis hélas bien servie : tous les jours vingt-quatre heures sur vingt-quatre, on ne sort des bombes, des missiles et des mensonges poutiniens que pour tomber sur les désastres climatiques, les incohérences de la Coupe du Monde, sur les aigreurs de Metoo, sur un monde politique qui s’étouffe dans ses contradictions, sur des (...)

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  • Casserolards et charivari : dérives dangereuses du populisme

    Marre
    Puisque tout le monde se croit autorisé à taper sur sa casserole, je prends aussi la mienne pour dire ce que je pense de l’atmosphère pestilentielle qui se développe en France depuis trois ou quatre mois. Déjà cet hiver, à l’Assemblée nationale pendant les travaux sur la loi sur les retraites, les députés de la Nupes s’étaient illustrés par leur charivari qui n’a engendré que leur inefficacité.
    C’est une curieuse façon de défendre la démocratie que d’en attaquer les institutions, (...)

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  • Bernard

    Je ne me sens pas l’envie d’enfermer Bernard dans une longue chronique : bloqué, il l’a trop été dans les dernières années de sa vie, après l’AVC dont il a supporté les séquelles avec un courage sans borne et une gentillesse infinie, que son regard offrait aux visiteurs.
    Il demeure pour moi cet homme charmant, un peu insaisissable parce que multiple, avec son esprit nuancé, si attentif aux autres, aux variations, aux assonances ou aux dissonances du temps ; son humour, son rire ; son (...)

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  • L’été 23 vu de Paris, tout a une fin

    Au pays des mots
    J’ai mis pas mal de jours à naviguer dans L’impitoyable aujourd’hui (Emmanuelle Loyer, Flammarion, 2022) alors que, en gros, je connais bien les ouvrages qu’elle convoque pour exposer ses propos , ce qui m’aidait dans ma progression.
    En post-scriptum j’ai placé le sommaire rédigé par Emmanuelle Loyer. Elle a donc construit quatre parties pour loger un corpus énorme, réuni par des intentions expliquées dans l’introduction, mais difficiles à coordonner : pour régler (...)

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  • Où l’on s’en va deux, cueillir en rêvant... Quelques bribes à propos de Paul Veyne

    Où l’on s’en va deux, cueillir en rêvant...
    Ce titre sorti du Temps des cerises n’a rien à voir avec ce que j’écris sur Paul Veyne. Cet air est juste passé comme ça, dans ma tête, en ce printemps précoce où les forsythias sont en fleur sous mes fenêtres. Il me sert à masquer les inquiétudes de plus en plus nombreuses dans le monde présent. La Russie, Kiev, Gaza, etc., cet affreux « etc. »
    Pour marquer cette fin de mars, j’ai préfèré retrouver mon propre temps des cerises, mon allant (...)

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