Pas le moral

Vers deux heures et demie, tout à l’heure, j’ai regardé une video sur le Live du site du Monde, à propos de la manif prévue, interdite, autorisée, bousillée.

À chacun son opinion, selon ses convictions, son histoire, ses connaissances ou manques de connaissance, trancher entre le Gouvernement et les organisateurs qui se renvoient la balle : moi, je suis écœurée par les uns et les autres, tant de bêtises, de gaspillage dans tous les sens, je regarde les barrières, les nombreux flics et quelques personnes, tous écrasés de chaleur, sortes d’insectes sociaux égarés au pied du Génie qui saute gracieusement tout en haut de la Colonne de la place, dans le soleil, en attendant l’orage promis par la vigilance orange.

Cette manif, de toute façon, je n’y serais pas allée, je ne suis pas allée aux précédentes, ras-le-bol de ces journées usantes par leur répétition, vides de sens, aucune analyse de leur inefficacité, aucune réflexion sur le fait que cette « loi travail », quelles que soient ses limites, ses sottises, ses dangers possibles et ses possibles avancées, elle ne prendra pratiquement jamais effet, elle sera rayée, piétinée et jetée l’année prochaine après les élections, où droite et/ou extrême-droite en fabriqueront une autre bien pire, à écouter les candidats...

L’impression d’un grand désastre collectif. 23 juin 2016, un jour J idiot et lamentable qui accentue l’impression de la dégringolade dans des sables mouvants. Un XXe siècle qui n’en finit pas de faire des hoquets, violence et bêtise.

J’ai déjà utilisée la photo de cette peluche perdue par un enfant inconnu, je l’ai prise un jour en attendant le métro à Bruxelles, elle est l’image de la tristesse. Nos doudous politiques, à nous aussi, sont bien tombés sur la voie.