Retour d’orgie 1

  • Par Hélène Puiseux
En gare de Bâle
HP

Je sors de plusieurs jours de mutisme, dû à une orgie de musique et de sensations, au cours d’un voyage à Vienne et Budapest : il est difficile de reprendre pied, car cette orgie sensorielle s’est accompagnée d’une trêve - même longueur - de « nouvelles » pas d’infos, pas de radio, pas toujours de wi fi, pas le temps de m’y intéresser. Sur un fond de villes, liées par le Danube et l’histoire, dans un cadre d’architecture, de trams, de trains, de restaurants, de langues, de musées, dans la lumière des Brueghel, des Titien, des Egon Schiele, et de Beethoven à Richard Strauss, j’ai vu et écouté Salomé, Fidelio et le Ring tout entier, soit L’Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux. Six opéras entre un lundi et un dimanche, en sept jours, je n’ai jamais fait plus ! Du lourd.

Or, ce que ces opéras - et ces villes - mettent en scène et en musique, n’est rien d’autre que l’histoire du monde et de l’humanité, aussi bien par leurs sujets que par l’histoire de leurs créateurs et des périodes où ils sont nés. En me faisant échapper pendant neuf jours au bourdonnement du quotidien et de ses miettes, ces œuvres, dans ces villes, m’ont servi d’outils de réflexion sur les années du cycle géo-historique qui se déroule depuis 1945 et dont on sent qu’il est en train de craquer de partout.

On est partis par le train, de jour, douze heures de Paris à Zurich et Zurich à Vienne, le temps de se mettre en condition, en passant dans la beauté des paysages de juin.
Revenus en avion, dans la précipitation soupçonneuse des aéroports.

Le Lac dce Saint-Gall
HP

Post-scriptum

(À suivre)