Au secours ! Avec Gorce, Finkie et les autres
La rédaction du Monde sous la plume de Caroline Monnet s’est excusée d’avoir publié un dessin de Xavier Gorce : Le Monde a fait paraître mardi 19 janvier, dans la newsletter « Le Brief du monde », un dessin signé Xavier Gorce qui n’aurait pas dû être publié. Ce dessin peut en effet être lu comme une relativisation de la gravité des faits d’inceste, en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnes transgenres. Le Monde tient à s’excuser de cette erreur auprès des lectrices et lecteurs qui ont pu en être choqués. Nous tenons également à rappeler notre engagement, illustré par de nombreux articles ces derniers mois, pour une meilleure prise en compte, par la société et par la justice, des actes d’inceste, ainsi qu’en faveur d’une stricte égalité du traitement entre toutes les personnes.
Alors, là, bravo ! Dans le faux-cul, on fait difficilement mieux. Devant ce style ampoulé et prudent, feutré, cet appel à la crainte d’offenser, « je tombe » comme disait Plantu ce matin 22 janvier chez Guillaume Erner qui, lui, faisait l’effarouché à la suite du Monde.
La réaction de Gorce n’a pas été longue. Après 18 ans de collaboration, il annonce qu’il quitte la rédaction en déclarant que« la liberté ne se négocie pas » et il déplore « la pression des militants des réseaux sociaux ».
Je joue à Charlie, reproduisant les caricatures danoises... Voici le dessin en question.
Plantu, tout en disant que cette résolution n’avait pas de lien avec la pleutre conduite de la rédaction du Monde, a annoncé qu’il prenait sa retraite en mars, qu’il laissait sa place au collectif de jeunes dessinateurs qu’il a créé. Bonne chance à eux, dans ce monde bourré de Code Hays et de feuilles de vigne.
Bien sûr, pour notre honneur, hier, Riss (Charlie Hebdo) s’est indigné, à l’émission Quotidien de Yann Barthès, de l’attitude du Monde.
Cette attitude est d’autant plus choquante que ce journal fait son beurre avec « l’affaire Duhamel », la lançant, en quelque sorte, en la révélant avant la sortie du bouquin de Camille Kouchner, avec toutes les clés dorées, tous les détails croustillants de la gauche caviar et jet-set, sous la plume de Raphaëlle Bacqué et d’Ariane Chemin (Le Monde, 4 janvier) qui trouveront sûrement, un jour, une place à Gala.
On reconnaît hélas l’aplatissement du grand nombre devant les réseaux qui essaient de remplacer la justice depuis des mois. Radios, presse et télés font assaut de consensus aveugle avec les divers réseaux militants, pour qui pas un poil ne doit dépasser, tous en rang, pas un sourire permis, pas une précision demandée dans une affaire assez triste et complexe, à peine exhumée, mais après prescription.
De même LCI avait licencié Alain Finkielkraut sans autre forme de procès, pour avoir refusé de juste crier haro, et d’avoir fait remarquer à Pujadas que, à 14 ans, le jumeau Kouchner n’était plus un enfant mais un adolescent. Oust, dehors, Finkie, qui chipote le vocabulaire et demande que la justice ne soit pas aux mains de la rumeur et des individus. Je déplore que Caroline Fourest n’ait pas trouvé, la semaine suivante, UN mot pour évoquer la mesure scandaleuse qi a frappé son collègue chroniqueur.