Vie
83 articles
-
6 décembre 1941
Le 6 décembre 1941, nous étions à Blandans, j’ai eu neuf ans, et ma sœur Claudine avait composé pour moi un poème en vers libres, je me souviens du début et de la fin :
Hélène était assise, Triste et désemparée, Passant sa petite main Sur son front dévasté
Suivaient quelques vers, la description d’une anxiété, d’une sorte de solitude, qui se terminait ainsi :
Qu’Hélène se rassure, Nous avons tous pensé à son anniversaire !
La famille - Bonne Maman, Maman, Tante Paulette, (...) -
2023 ?
À peine la neuvième dizaine sonnée, voilà qu’il me faut avaler une nouvelle année, pour l’instant blanche et plate, invisible, avec sa mécanique de tapis roulant, chargée de formes vagues et de débris de l’an passé.
Je fais l’expérience d’une nouvelle forme d’activité - vieillir - , plus réduite, plus sérieuse finalement, moins spontanée. À la longue, j’ai appris que tout est fragile et compliqué.
On peut encore faire des vœux : savoir compenser les pertes, espérer qu’il ne fasse pas (...) -
L’été 23 vu de Paris, tout a une fin
Au pays des mots
J’ai mis pas mal de jours à naviguer dans L’impitoyable aujourd’hui (Emmanuelle Loyer, Flammarion, 2022) alors que, en gros, je connais bien les ouvrages qu’elle convoque pour exposer ses propos , ce qui m’aidait dans ma progression.
En post-scriptum j’ai placé le sommaire rédigé par Emmanuelle Loyer. Elle a donc construit quatre parties pour loger un corpus énorme, réuni par des intentions expliquées dans l’introduction, mais difficiles à coordonner : pour régler (...) -
Fin, thème et variations
Sans fin ?
Une tragédie sans fin est en phase aiguë depuis samedi dernier : je veux parler du conflit Israël/Palestine. Il semble qu’il soit là depuis la mythique nuit des temps, sous diverses formes, distribuant la mort et la peur, raconté d’abord dans la Bible, puis dans les livres d’histoire, roulant dans les journaux et les assez infâmes réseaux sociaux ; des être humains vivent dans le désert, hérissent des murs et des barrières, élèvent des moutons, creusent des puits sous les (...) -
Où l’on s’en va deux, cueillir en rêvant... Quelques bribes à propos de Paul Veyne
Où l’on s’en va deux, cueillir en rêvant...
Ce titre sorti du Temps des cerises n’a rien à voir avec ce que j’écris sur Paul Veyne. Cet air est juste passé comme ça, dans ma tête, en ce printemps précoce où les forsythias sont en fleur sous mes fenêtres. Il me sert à masquer les inquiétudes de plus en plus nombreuses dans le monde présent. La Russie, Kiev, Gaza, etc., cet affreux « etc. »
Pour marquer cette fin de mars, j’ai préfèré retrouver mon propre temps des cerises, mon allant (...)