Février 2024, des matériaux pour l’Histoire Désenchantement mais clin d’oeil à Paul Veyne

Voilà déjà la fin du mois qui s’annonce, encore quatre jours et février 2024 sera liquidé, matériau pour l’Histoire. Avec ses températures trop douces, ses « ressentis » désagréables, ses tempêtes, avec ses polémiques incessantes : les informations sont devenues une épreuve, avec leurs récits décousus des champs de bataille sans hiérarchie, tout le monde rouspète, s’invective, s’entretue, les journalistes arrachent sans peine des phrases assassines à leurs interlocuteurs, les femmes contre les hommes (Godrèche et tutti quanti), les cultivateurs entre eux et avec le gouvernement, pendant que Poutine tire ses solides fils d’araignée contre l’Occident pour le désagréger, en soufflant sur tous les conflits qui se présentent.

On vit des moments lugubres, la guerre en Ukraine, la mort de Navalny, le triomphe annoncé de Trump, le martyre quotidien des Gazaouis, les morts du Sud Kivu ou du Soudan etc. Et je m’en veux de transformer en « etc. » tant de morts, de pauvres morts.

Une envie de vomir devant la haine, la bêtise, les criailleries, les injures.

Heureusement, il y a eu, pour remonter un peu le moral et essayer de respirer, l’entrée au Panthéon de Manouchian, et le discours sensible d’Emmanuel Macron à cette occasion. Il pleuvait à verse, pendant qu’on célébrait tant d’héroïsme, d’espoir, de poésie et d’amour, devant les petites silhouettes touchantes des survivant résistants ou des familles. Tout cela donnait envie de pleurer, était-ce devenu un monde disparu, du passé vieux de 80 ans ? Peut-on en tirer de l’espoir, tout comme Manouchian et ses compagnons de résistance ont su le faire contre les pires tendances de l’humanité dans une époque plus noire encore ?

Le titre de cette chronique plutôt triste fait allusion au livre émoustillant que je lis en ce moment à propos des travaux de Paul Veyne (Comment Paul Veyne écrit l’Histoire, PUF, 2023, sous la direction de P. Cournarie et P. Montlahuc), historien stimulant que j’ai bien aimé lire autrefois, et dont je rendrai peut-être compte, mais il est long et assez ardu.