Drôle de « Monde » !

Le journal Le Monde affiche, depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République, un anti-macronisme hurlant. L’affaire des élections parisiennes en est une illustration supplémentaire. Titre de ce matin sur la toile : Le « séisme politique » de l’affaire Griveaux atteint Macron.
Comme si l’affaire était là. Comme si on n’assistait pas à un évènement en France de bien plus vaste portée, celui du débordement direct, étouffant, mortel, des égouts que sont les réseaux sociaux dans la vie politique.
Comme s’il fallait des guillemets pour ce qui est vraiment un séisme politique pour notre pays et la vie démocratique.
Non, ce qui intéresse Le Monde, c’est de voir si les chaussures du chef de l’État sont mouillées par le flot dégoûtant mis en marche, érigé en principe politique voici trois ans par l’élection d’un homme d’affaires sans scrupule aux USA (je parle de Trump).
Le problème, immense, capital, de la confusion du public et du privé, le problème du droit absolu à dire et faire n’importe quoi du moment que cela nuit à quelqu’un, l’exhibitionnisme élevé à hauteur de principe politique par Piotr Pavlenski - regardez comme je suis drôle et branché je casse qui je veux - , à la fois puritain et trash, non, cela ne préoccupe pas Le Monde.
Après avoir tartiné sur Benalla et les gilets jaunes jusqu’à plus soif, le journal tartine à présent sur les visages défaits des députés de la majorité. C’est désolant et lamentable de la part d’un journal plein de prétentions et jouissant encore, hélas, d’une réputation d’analyse et de hauteur de vue de moins en moins méritée.

Post-scriptum

L’excellente émission de Marc Weitzmann aujourd’hui dimanche 16 février dépeint les liens et les fonctionnements d’une telle affaire, au lieu de brouiller les pistes et les problèmes comme le fait hélas Le Monde.