Extraits de L’Apocalypse nucléaire et son cinéma. 1 Un cinéma venu de la Guerre froide, table des matières

L’Apocalypse nucléaire et son cinéma
HP

Mon ouvrage qui traitait du cinéma et de ses variations sur le thème de la guerre nucléaire a été liquidé auprès des revendeurs d’occasion il y a deux ans, plus ou moins. Je vais donc en donner ici quelques éléments. L’ouvrage avait été achevé en 1986, il avait paru en 1988, à l’époque, on donnait encore un manuscrit dactylographié, je ne l’ai plus naturellement. Si je voulais le mettre sur ce site, je devrais donc recopier les pages du livre, au fil des jours. Mais cela vaut-il le coup ??

Quand j’avais vu les films, que j’ai beaucoup aimés, quand j’avais écrit et réfléchi sur eux, j’avais le nez sur le guidon, je ne savais pas que la Guerre froide, qui les inspirait, allait bientôt s’écrouler avec le Mur de Berlin et l’URSS, respectivement en novembre 1989 et 1990. Je voyais ce lien mais on était en plein dans le potage. Ce n’est que quelques années après, que j’ai vraiment bien compris le rôle du cinéma dans une certaine sacralisation de l’atome et son lien étroit et fluctuant avec les relations internationales.

Je me retrouve donc devant le texte, vieux de plus de quarante ans, traitant de films qui en ont entre 75 et 45 ... Du haut de ces quarante ans, quarante siècles me contemplent, tant de choses ont changé, le cinéma en premier lieu, dans son rapport avec le public et l’influence qu’il n’a sans doute plus, car il est détrôné par des flots d’images toujours en excès. Nos relations avec le nucléaire ont changé aussi, il est toujours aussi présent, aussi dangereux, et même bien davantage, s’étant répandu sournoisement, à l’écart des accords tacites ou officiels qui prétendaient l’encercler dans les mains (douteuses) des vainqueurs de la IIe guerre mondiale. Mais, bon, on y est habitué : j’avais vu juste, les films étaient bien là pour nous le faire avaler, nous le rendre familier.

Si je recopiais tout le livre, je devrais ajouter parfois des réflexions, auteur qui retrouve son manuscrit, qui se félicite ou se critique. Bref, ce serait un très gros travail. Je vais commencer petit en disposant les éléments à ma guise, et d’abord, le plan. Je compte ajouter l’introduction et la conclusion dans les jours qui viennent. Éventuellement, j’ajouterai quelques analyses de films marquants ou sottement oubliés.

En tout cas, aujourd’hui, voici déjà la table des matières.

Introduction

Chapitre I. Souvenirs

I. Avoir lieu
1 - Un berceau : le désert
2 - Les villes de l’atome : Hiroshima et Nagasaki

II. Reconstruction et construction
1 - Fiction made in Japan
2 - Fiction made in USA
3 - Parler, montrer, figer

III. Voir et ne pas voir
1 - Atomic Tour
2 - Une frontière en formation
3 - Un exemple de monument aux morts : le quarantième anniversaire à la télévision française
4 - Un nouveau style

Chapitre II. Les Temps

I. A la recherche d’une histoire
1 - Des lettres de créance données par le Passé
2 - Les écrans sidérés du Présent
3 - Les cartes du Futur

II. L’atome transgresse le temps
1 - Changements de vitesse
2 - Transgressions majeures
3 - La béance du temps

Chapitre III. Ici

I. État des lieux
1 - L’Homme qui rétrécit (The Incredible Shrinking Man), J. Arnold, États-Unis, 1957
2 - Dr Folamour (Dr Strangelove), S. Kubrick, Grande-Bfretagne, 1964
3 - Demain, les mômes, J. Pourtalé, France, 1975
4 - Apocalypse 2024 (A Boy and His Dog), J.-G. Jones, États-Unis, 1975
5 - 2019 après la chute de New-York, M. Dolman, France-Italie, 1983

II. Un monde fracturé
1 - Des représentations en chaîne
2 - Des lieux affrontés
3 - Le paradigme de la clôture
4 - Terre promise

Intermède : Un voyage
L’Âge de cristal, (Logan’s Run), , M. Anderson, États-Unis, 1976

Chapitre IV. Les Êtres vivants

I. Questions d’identité, identités en question
1 - Des individus dérangés
2 - Des corps désorientés
3 - Des maladies ou des marques ?
4 - Des apparences trompeuses

II. Des relations tendues
1 - Une sacrée violence
2 - Victimes et grands-prêtres

III. Des relations fugitives : amour et sexualité
1 - Amitié ou amour ?
2 - Des normes ?
3 - Passages, passagers, passagères
4 - « D’où venez-vous, pudeur...? »

Chapitre V. Perspectives

I. Archives
 On the Beach (Le dernier Rivage), S. Kramer, États-Unis, 1959
 The Day After (Le Jour d’après), N. Meyer, États-Unis, 1983
1 - Des habitations métonymiques
2 - Des liaisons sur et à commande
3 - Un monde quadrillé et sous filet
4 - Des habitants de la planète Terre

II. Une société délogée
1 - Corps et biens
2 - Désintégration des codes
3 - Questions de relations
4 - Une expiation ?

III. Le meilleur des mondes
1 - Des dictatures en herbe : Malevil, C. de Chalonge, France, 1980
2 - Dictatures adolescentes
3 - Des résidences très surveillées
4 - Les visages du pouvoir
5 - Les non-alignés
6 - Une grande gagnante, la police ; une grande perdante, la famille ?

IV. Une palingénésie : Le Monde, la Chair et le Diable (The World, the Flesh and the Devil), McDougall, États-Unis, 1959

Conclusion « The Beginning »

Annexes :
— La liste des 212 films qui avaient constitué mon corpus, avec leur résumé, rangés par année.
— J’avais également placé en annexe la liste des films japonais, dédiés aux monstres préhistoriques réveillés par les bombes atomiques, Godzilla et Gamera.
— On trouvait enfin un index alphabétique des films cités pour s’y retrouver un peu dans les 236 pages du bouquin.

Le livre est sorti en janvier 1988.

Petite histoire

J’ai eu des difficultés pour qu’il sorte : les Éditions du Cerf m’avaient commandé cette étude pour leur belle collection 7ème Art, après m’avoir entendue présenter un petit aperçu de mes recherches lors d’un colloque à Bourges.

J’avais achevé le manuscrit dans l’été 1986, à Noirmoutiers, où je tapais allègrement sur mon Olympia avec les carbones le Tipp-ex et tout le bazar d’alors dans un joli jardin, chez des amis, non loin d’une pinède et de la plage. On the Beach... .

Puis je l’ai porté à la direction du Cerf qui, à ce moment-là, a voulu que je paie les droits des photos dont je demandais l’insertion. J’ai refusé. Pourquoi aussi ne pas payer l’imprimeur ? J’ai jeté théâtralement mon manuscrit dans la poubelle du directeur littéraire. Il l’en a ressorti. On a transigé : ils ont accepté de payer les droits de dix photos et en échange ils ne me donneraient ni avance ni droits d’auteur. Ier me suis fait tout à fait rouler, car finalement, j’ai pris contact avec Gilles Gresssard, un collectionneur de photos qui habitait le fin fond de la banlieue, qui m’a cédé les droits. Le livre est sorti avec un léger retard, le manuscrit était achevé comme je l’ai dit plus haut en septembre 1986, et l’ouvrage n’est sorti qu’en janvier 1988.