Un plat indigeste Toni Erdmann, de Maren Ade, 2016

Affiche de Toni Erdmans

Toni Erdmann dure 2. h 45. C’est une histoire sur les méfaits de la société contemporaine, dont l’égoïsme avide et coincé distend les liens familiaux : la crise des générations entre une fille un peu trop mince qui travaille à Bucarest et son père, un peu trop gros, resté en Allemagne.

Au début, j’ai parfois souri, j’étais encore fraîche et naïve, je me rappelais que ce film a fait un tabac à Cannes, qu’il avait failli avoir la Palme d’or (grands dieux !!) et donc, qu’il avait sans doute des atouts suffisants, même si je ne crois pas beaucoup aux Palmes d’or ni aux jurys. Il a eu le Prix de la Critique. Ce qui me laisse perplexe.

Les personnages, principaux ou secondaires, malgré le talent des comédiens, sont caricaturaux : la fille dans son rôle de femme d’affaires joue au petit soldat du néo-libéralisme, le père compose un vieux gamin, qui pense réformer le monde en accumulant les blagues vaseuses, qu’il sert lourdement à de jeunes et vieux crétins internationaux de la société de consommation et quelques-une de leurs victimes roumaines.
Les situations, elles aussi, sont caricaturales et traînent en longueur. L’érotisme est d’une pauvreté pathétique.

Bref, il y a au moins une heure de trop, et si on sourit parfois, on s’ennuie souvent. Je suis sortie barbouillée comme si on m’avait servi un mélange de choucroute et de crème au beurre, le tout arrosé d’un petit verre de mauvais alcool et un filet de vinaigre, en tirant des langues de belle-mère.

En sortant, j’ai lu des avis partagés : cf les deux critiques de Telerama, Jacques Morice et Pierre Murat. Et des échos partagés mais plutôt défavorables.

Bucarest est une ville très laide depuis Ceausescu, ça, on le savait.