Les Cerisiers de l’Autre Monde

Il y a trente ans, j’ai publié un roman chez Grasset. J’y proposais une vie à l’héroïne de Goethe, dans Les Souffrances du jeune Werther, Charlotte. On le trouve toujours dans les bacs d’occasions... Un jour, je le mettrai peut-être en ligne. Il est rappelé ici pour mémoire. Il commençait ainsi :

" Quelqu’un que je vois ici depuis peu de temps, c’est Sigmund Freud ; à notre première rencontre, il m’a analysé le cas de Werther et son « oedipe » : la tendresse un peu homosexuelle pour Wilhelm, le fameux effet produit par mes tartines ; et n’avait-il pas écrrit, dans sa lettre d’adieu, comme pour permettre de parachever l’analyse, qu’il mourait pour aller retrouvdr ma mère, « ta mère, ta parfaitre image ». Un cas typique, répétait Sigmund d’un air satisfait.
Il ne s’est guère plus préoccupé de moi que Goethe ne l’avait fait : quelques mots sur Albert, cas intéressant de surmoi bien intégré, de mon choix de lui comme figure paternelle etc., toutes choses plus ou moins justes mais qui ne me donnent pas d’épaisseur, pour lui aussi, je ne suis qu’une silhouette (... )

Les Cerisiers de l’Autre Monde, roman, Grasset, 1984.