Théâtre

31 articles

  • Après la mort de Jules, Journal des Goncourt, 6

    Les lignes consacrées par Edmond aux derniers mois et aux dernières heures de Jules à Auteuil sont bouleversantes. Elles évoquent à mi-mot leur maîtresse commune, Maria, une sage-femme, qui les a connus sans doute vers 1852, Jules d’abord, puis tous les deux, elle les a sans doute aimés, et beaucoup aidés, notamment au moment de la mort de Rose : c’est elle qui leur a appris la double vie de la pauvre femme.
    Depuis la mort de Jules, qui m’a beaucoup affectée, car je pense qu’il était le (...)

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  • Des Frères Goncourt au Prix Goncourt, Journal des Goncourt, 7

    De la mort de Jules le matin du 20 juin 1870 à la mort d’Edmond le 16 juillet 1896 -, vingt-six ans et vingt-six jours se sont écoulés. Si leur vie commune a duré les trente-neuf ans de la vie de Jules, ils ne sont devenus inséparables que pendant vingt-deux ans, en gros à partir de 1848, année de révolution à laquelle ils s’intéressent, année du baccalauréat de Jules et de la mort de leur mère.
    On imagine le vide des jours d’Edmond sans Jules : dans les six premiers mois de 1870, Jules (...)

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  • Journal des Goncourt, 8 Suite et fin

    Les Goncourt ont traversé le siècle de Wagner, de Verdi et de Richard Strauss, sans beaucoup se préoccuper de musique, à laquelle ils étaient, semble-t-il, indifférents. Seuls ou à deux, ils vont rarement à l’opéra ou au concert et ils ne commentent pas ces sorties-là. Ils s’en fichent. Les Goncourt ont des yeux, mais pas d’oreille, du moins musicale. À peine Reynaldo Hahn mettra-t-il une fois les pieds dans le Grenier.
    J’ai beaucoup apprécié la biographie de Jean-Louis Cabanès et Pierre (...)

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  • Un monde en miettes d’où émerge Mithridate, de Jean Racine

    La présence du Coronavirus provoque et accentue chaque jour l’émiettement du temps, des possibles, des projets. Je le sais, je le sens, comme tout le monde. C’est un peu lassant, un horizon si court, asphyxiant même. Mais qu’y faire ? Et puis tout d’un coup, dans le sec déluge numérique qui berce les nouveaux rivages, une extraordinaire pépite : Mithridate, Jean Racine, 1672.
    C’était un soir (22 février), par hasard, je zappais de chaîne en chaîne, j’arrive sur Culturebox, cette chaîne (...)

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  • Un 25 août 1944

    Un jour pas comme les autres : la Saint-Louis 1944
    Le 25 août 1944, c’était encore et toujours les vacances, de très longues vacances, depuis trois mois bien sonnés.
    Pendant que les chars de Leclerc entraient dans Paris et finissaient de libérer Paris, pendant que 800 maquisards reprenaient Lons-le-Saunier aux 1200 occupants allemands, nous, à Blandans, dans le grand salon, on jouait la comédie pour la fête de ma grand-mère maternelle, qui s’appelait Louise-Julie. On répétait les (...)

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  • Andromaque, Jean Racine Mise en scène de Stéphane Braunschweig, à l’Odéon

    La Guerre de Troie finira-t-elle jamais ?
    J’avais admiré la mise en scène d’Iphigénie par Stéphane Braunschweig aux Ateliers Berthier. C’était en plein COVID, à l’automne 2020, chaque spectateur dûment masqué et séparé de son voisin par une chaise vide. Racine a placé dans cette pièce le départ difficile de l’armée grecque pour la Guerre de Troie, et la cruauté des dieux qui réclament le sacrifice de la fille aînée d’Agamemnon pour que le vent se mette à souffler dans les voiles de la (...)

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