Opéra de Paris

22 articles

  • L’Or du Rhin ou La double malédiction d’Alberich Un prologue mythique

    L’année 2020 devait être un sommet de plaisir dans le registre musical, donc un sommet de plaisir total : Philippe Jordan, le directeur musical de l’Opéra de Paris, dont le contrat s’achevait cette année, avait programmé le Ring, qui, selon lui - et je partage son avis - , est le plus grand monument musical qui existe au monde. Quinze heures de musique pour un très long poème composé par Richard Wagner sur des années, à partir de légendes nordiques, poème qui raconte l’histoire du monde (...)

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  • La Walkyrie ou La lâcheté du Maître des dieux

    Une longue histoire de famille très décomposée
    Puisqu’il m’est impossible de donner à lire la beauté de la musique, je raconte ces mythes que j’adore, utilisant à ma façon le procédé wagnérien par excellence : les longs récits créent le monde, en redessinant, en ressassant, en variant les éclairages. On peut lire les livrets, et, à l’opéra, heureusement, (enfin, avant le Covid) on a la ressource des surtitres. La radio demeure un peu élitiste et suppose qu’on connaît déjà son affaire. (...)

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  • Siegfried ou L’Apprentissage de la Peur

    Philippe Jordan, dans une interview, dit que ce troisième opéra du Ring correspond au scherzo dans une symphonie à 4 mouvements : il a raison, ce troisième opéra est magnifiquement survolté. Lors des représentations avec mise en scène, le premier acte, qui se termine sur la re-création de l’épée Notung par Siegfried, le fils de Siegmund, est presque une épreuve physique pour le spectateur, alors, vous pensez, pour l’orchestre et les chanteurs. Généralement, au premier entracte, lors des (...)

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  • Le Crépuscule des dieux Le retour dans les eaux du Rhin

    J’avais tort, mercredi dernier, de craindre Ricarda Merbeth dans Le Crépuscule. C’était une faute pour la wagnérolâtre que je suis. Merbeth n’était pas à craindre sauf dans le duo du Prologue, lorsque Siegfried la quitte pour aller courir le monde : cette scène d’amour, elle l’a en effet plus ou moins loupée, car pour les nuances et l’expression de ce sentiment-là, je persiste à penser qu’elle n’a pas la voix qu’il faut, pas assez ronde, pas assez capable de s’amenuiser dans la tendresse (...)

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  • Faust, hélas ! Opéra de Paris (captation sans public)

    J’ai détesté la retransmission de Faust, vendredi dernier 26 mars, sur France 5. .
    Ce que j’ai trouvé odieux, c’est la nouvelle mise en scène, qui avait été confiée par Stéphane Lissner avant son départ à Tobias Kratzer, triste héritage. Kratzer s’est tellement mis en avant, tellement étalé dans sa volonté de transformer le cadre du livret, privant les scènes de tout sens, que, happée par ces images pour essayer de leur trouver un sens avec les paroles, je n’ai rien entendu, rien pu (...)

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  • Turandot : Bob Wilson/Puccini Bastille, 26 décembre 2021

    Cela fait deux jours que je suis sortie de Bastille, et que je réfléchis. Sur le site de France Musique, je lis ceci :
    Robert Wilson se souvient que lorsqu’il avait été sollicité au début des années 1990 pour mettre en scène l’opéra Madame Butterfly, il avait d’abord décliné la proposition :"Puccini ça n’a jamais été mon compositeur préféré, sa musique est très kitsch à mon avis. Elle est très profonde dans les émotions mais ça peut être superficiel aussi."
    Ah voilà ! C’est bien ce (...)

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