Mémoire

57 articles

  • Sándor Márai : une relecture troublante et passionnante

    L’effondrement d’un monde
    Il y a environ deux ans, j’ai lu, pour la première fois, les Mémoires de Hongrie, de Sándor Márai (1900-1989) : l’ouvrage était sorti en 1972, mais cet auteur capital m’avait alors échappé ; je ne l’ai lu que récemment à l’occasion d’une réédition .
    Largement adulte (la quarantaine) pendant la Deuxième guerre mondiale, après avoir vécu, enfant puis adolescent, la destruction de l’Empire austro-hongrois, cet écrivain et journaliste hongrois voit et vit deux (...)

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  • 6 décembre 1941

    Le 6 décembre 1941, nous étions à Blandans, j’ai eu neuf ans, et ma sœur Claudine avait composé pour moi un poème en vers libres, je me souviens du début et de la fin :
    Hélène était assise, Triste et désemparée, Passant sa petite main Sur son front dévasté
    Suivaient quelques vers, la description d’une anxiété, d’une sorte de solitude, qui se terminait ainsi :
    Qu’Hélène se rassure, Nous avons tous pensé à son anniversaire !
    La famille - Bonne Maman, Maman, Tante Paulette, (...)

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  • Bernard Condominas, un chevalier des Arts et des Lettres

    Bernard Condominas nous a quittés dans ce beau mois de mai.
    Qui sait, un jour, je parlerai de lui davantage, mais peut-être pas, je le connais depuis si longtemps que cela est difficile et réducteur. Peut-être que je mettrai les textes que quelques-uns de nous ont dits lors des cérémonies qui ont ponctué son inhumation.
    Ce serait l’occasion de parler de son activité, constante, souvent secrète, intime, de création artistique, qu’il menait de pair avec celle de directeur éditorial des (...)

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  • Bernard

    Je ne me sens pas l’envie d’enfermer Bernard dans une longue chronique : bloqué, il l’a trop été dans les dernières années de sa vie, après l’AVC dont il a supporté les séquelles avec un courage sans borne et une gentillesse infinie, que son regard offrait aux visiteurs.
    Il demeure pour moi cet homme charmant, un peu insaisissable parce que multiple, avec son esprit nuancé, si attentif aux autres, aux variations, aux assonances ou aux dissonances du temps ; son humour, son rire ; son (...)

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  • L’été 23, un moment loin de Paris : l’art, la guerre et la mémoire

    Le silence, l’expérience et la réflexion
    Je quitte un peu notre monde égaré et bavard, pour signaler sur ce site un article d’Andrea Grunert, docteur de l’Université de Nanterre (une thèse remarquée sur Clint Eastwood dont elle est la spécialiste incontestée), professeur à l’Université Protestante des Sciences Appliquées de Bochum en Allemagne.
    Au cours de ses propres études ( où j’ai eu le plaisir de faire sa connaissance) et de sa carrière d’enseignante et de chercheuse, elle s’est (...)

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  • L’été 23 à Paris, 3e semaine de juillet

    Pour l’instant, la canicule mondiale épargne la ville, sauf certains jours, de brèves vagues qu’on supporte péniblement en sachant que ce ne sera pas trop long. La fameuse canicule de 2003 était dans la première quinzaine d’août, j’avais vingt ans de moins et j’en garde un souvenir affreux.
    Tour de France
    Je ne regarde presque plus le Tour de France, car, là, il y fait beaucoup trop chaud : je suis, comme l’an passé, scandalisée par l’organisation de la course. Le trajet ne privilégie (...)

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