Blandans

53 articles

  • Le lendemain, elle était souriante Chronique d’un printemps 34

    Paris, vendredi 17 avril 2020
    Sous le ciel si pur pour une bien triste raison, l’atmosphère générale est empoisonnée par les infos innombrables, les « live », les forums et autres rencontres. J’ai beau les fuir, je les sens autour de moi.
    Feuilleton d’une crise vertigineuse. Avec, en vedette, quelques héros positifs du monde soignant, et hélas, des clowns maléfiques, dont le modèle indépassable reste Donald Trump, ses bravades, ses mensonges, son égoïsme, son besoin de se défausser, son (...)

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  • Formes de la violence Chronique d’un printemps 36

    Paris, dimanche 19 avril 2020
    J’ai fini Le Premier homme. La description, à la fois minutieuse et sans ordre, de la ville d’Alger, rend présente l’alternance de la chaleur - écrasante - et de la pluie - plus rare mais diluvienne -, qui baigne un monde de la pauvreté, de l’effort, de la difficulté et de l’énergie quotidiennes. Les saveurs, les parfums bons et mauvais, la couleur, les sonorité, la tension, les violences sourdes ou physiques d’un monde qui survit comme une île entre deux (...)

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  • Avant-goût Chronique d’un printemps, 37

    Paris, lundi 20 avril 2020
    Ce matin, sur France-Inter, une nouvelle m’a agacée : on évoquait une start-up culturelle, qui, de manière expresse, dans un format de 20 minutes, se proposait de raconter une œuvre du monde classique, roman, pièce de théâtre, film, et se flattait ainsi de donner envie de lire ou voir en entier la chose en question.
    J’ai peur que cela ne serve qu’à se faire une petite teinture, bien éloignée du plaisir de tomber dans la longueur propre de chaque œuvre, le (...)

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  • Quelle question ! Chronique d’un printemps, 38

    Paris, mardi 21 avril 2020
    Pluie de sms et de mails, en provenance des médecins et des centres médicaux, relayant les conseils du Ministère des solidarités et de la santé, nous priant de nous surveiller, il n’y a pas que le coronavirus. Penser à prendre des rendez-vous, pour nos pathologies ordinaires. Ce que j’ai fait en partie hier. Le début du déconfinement sera occupé par une série de visites de contrôle, habituelles, mais qui avaient été annulées en début de l’épidémie. Amusant ? (...)

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  • S’il tonne en avril... Chronique d’un printemps, 39

    Blandans, lundi 22 avril 1940
    À la maison, comme dans toutes les campagnes de ce temps, on fonctionnait beaucoup à coup de proverbes. Il y en avait pour toutes les saisons, toutes les situations. Prévoir le temps, scruter le ciel, guetter le vent, la couleur du ciel à l’aube ou au couchant (« Les rougeurs du soir font sécher les toits », « Les rougeurs du matin font tourner les moulins »), étudier les nuages en forme de « rasure », une mince couche de cirrus à l’ouest annonciatrice de (...)

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  • Ciel, désert et marais Chronique d’un printemps, 40

    Paris, jeudi 23 avril 2020
    En écrivant le sous-titre de cette chronique, je vois qu’elle est la 40e de la série. Quarante jours dans le désert, la période de retrait du Christ avant de se lancer dans sa vie publique.
    40 jours dans le désert : d’autres l’ont fait et le font encore. Et pour eux ce furent, ce sont, des suites indéfinies de quarante jours en quarante jours, dans des conditions sans nom, je parle des otages, ceux qui sont dans les geôles du désert de Syrie ou autre.
    Pour (...)

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