Esthétique

21 articles

  • Ô souffle du printemps ! Chronique d’un printemps 29

    Paris, dimanche 12 avril 2020
    Avalanche des mails d’annulation, adieu Or du Rhin, Walkyrie avec Kaufmann dans le rôle de Siegmund, adieu, Messe en si, adieu, Symphonie alpestre. Et pour combien de temps, privation de concerts. Une vie sans concert ? Mortelle. Impensable. Ce matin, dans l’émission de France Musique, Le Bach du dimanche, on a pu entendre toutes sortes de messages de chefs confinés, sans orchestre, sans représentation. Comment tous ces artistes vivent-il cette privation. (...)

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  • Voyage au Musée Marmottan « Cezanne et les maîtres. Rêve d’Italie ».

    Il y a environ trois semaines, j’ai fait un voyage : je suis allée voir les Cézanne exposés au Musée Marmottan, sous le titre « Cezanne et les maîtres. Rêve d’Italie ». Je précise tout de suite que j’écris le plus souvent Cézanne avec un accent, j’ai lu quelque part que les deux orthographes étaient admises.
    Ce n’était pas beaucoup plus difficile naguère d’aller à Budapest ou à Pékin, que d’aller à présent voir une expo dans Paris. Tout devient une affaire qu’il faut préparer aux dépens (...)

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  • « Henriette Maréchal », Journal des Goncourt, 4

    J’avance dans les années du Second Empire, dans les rues qu’Haussmann n’a pas encore tout à fait fini de démolir, coins crasseux, bourrés de misère et de rats énormes (« des rats de pauvres » plus avides encore ) tout près des beau quartiers au luxe tantôt bourgeois, tantôt tapageur. Les frères Goncourt, de par leur curiosité et leur introduction réelle dans les milieux artistes et littéraires, promeneurs infatigables, observent toutes les couches sociales montantes et descendantes : à la (...)

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  • Après la mort de Jules, Journal des Goncourt, 6

    Les lignes consacrées par Edmond aux derniers mois et aux dernières heures de Jules à Auteuil sont bouleversantes. Elles évoquent à mi-mot leur maîtresse commune, Maria, une sage-femme, qui les a connus sans doute vers 1852, Jules d’abord, puis tous les deux, elle les a sans doute aimés, et beaucoup aidés, notamment au moment de la mort de Rose : c’est elle qui leur a appris la double vie de la pauvre femme.
    Depuis la mort de Jules, qui m’a beaucoup affectée, car je pense qu’il était le (...)

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  • Des Frères Goncourt au Prix Goncourt, Journal des Goncourt, 7

    De la mort de Jules le matin du 20 juin 1870 à la mort d’Edmond le 16 juillet 1896 -, vingt-six ans et vingt-six jours se sont écoulés. Si leur vie commune a duré les trente-neuf ans de la vie de Jules, ils ne sont devenus inséparables que pendant vingt-deux ans, en gros à partir de 1848, année de révolution à laquelle ils s’intéressent, année du baccalauréat de Jules et de la mort de leur mère.
    On imagine le vide des jours d’Edmond sans Jules : dans les six premiers mois de 1870, Jules (...)

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  • Journal des Goncourt, 8 Suite et fin

    Les Goncourt ont traversé le siècle de Wagner, de Verdi et de Richard Strauss, sans beaucoup se préoccuper de musique, à laquelle ils étaient, semble-t-il, indifférents. Seuls ou à deux, ils vont rarement à l’opéra ou au concert et ils ne commentent pas ces sorties-là. Ils s’en fichent. Les Goncourt ont des yeux, mais pas d’oreille, du moins musicale. À peine Reynaldo Hahn mettra-t-il une fois les pieds dans le Grenier.
    J’ai beaucoup apprécié la biographie de Jean-Louis Cabanès et Pierre (...)

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