Richard Wagner

24 articles

  • Siegfried ou L’Apprentissage de la Peur

    Philippe Jordan, dans une interview, dit que ce troisième opéra du Ring correspond au scherzo dans une symphonie à 4 mouvements : il a raison, ce troisième opéra est magnifiquement survolté. Lors des représentations avec mise en scène, le premier acte, qui se termine sur la re-création de l’épée Notung par Siegfried, le fils de Siegmund, est presque une épreuve physique pour le spectateur, alors, vous pensez, pour l’orchestre et les chanteurs. Généralement, au premier entracte, lors des (...)

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  • Le Crépuscule des dieux Le retour dans les eaux du Rhin

    J’avais tort, mercredi dernier, de craindre Ricarda Merbeth dans Le Crépuscule. C’était une faute pour la wagnérolâtre que je suis. Merbeth n’était pas à craindre sauf dans le duo du Prologue, lorsque Siegfried la quitte pour aller courir le monde : cette scène d’amour, elle l’a en effet plus ou moins loupée, car pour les nuances et l’expression de ce sentiment-là, je persiste à penser qu’elle n’a pas la voix qu’il faut, pas assez ronde, pas assez capable de s’amenuiser dans la tendresse (...)

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  • Largement dépassée

    Belmondo est mort, lui qui était si gai et si profondément gentil. J’ai appris qu’il avait mon âge. Je l’ai vraiment envié d’avoir quitté ce monde qui devient si « dégueulasse », comme il a dit, mourant en tant que Michel Poiccard dans À bout de souffle (J.-L. Godard, 1960) sur les minuscules pavés de la rue Campagne Première.
    C’et fou ce que j’ai de mal à écrire ces temps-ci, je suis largement dépassée par la course au chaos et les incohérences. Du climat, je ne parle même pas, espaces (...)

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  • Une expérience chirurgico/musicale L’atelier des Nibelungen

    J’ai dû subir très récemment une anesthésie générale légère pour des histoires d’arythmie cardiaque. J’arrive en salle d’op, au bloc, comme on dit.
    Acte 1. Avant l’anesthésie On me met sur la table, à gauche, il y a un grand écran que j’avais vu en entrant, mais que, allongée, je ne peux plus voir ; surplombant mon visage, au bout d’un bras articulé, je crois, à une bonne cinquantaine de centimètres, un rectangle blanc, en matériau genre plastique, dont j’ignore absolument la (...)

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  • Jusqu’au jour où ... 7 « Ici le temps devient espace »

    Plus il se passe de choses, moins j’écris. J’ai à présent un retard fou. Pourquoi je n’ai pas écrit ? Parce que je me sens vieille et souvent fatiguée, parce qu’il faisait chaud, parce que je vois mal. Pourtant, écrire permet de poser devant soi les objets qu’on porte dans sa tête ; et, ainsi, de les épousseter, de les classer sans les abandonner.
    J’ai lu un livre excellent, La famille du tigre ailé, le premier roman de Paula Fürstenberg (Actes Sud), qui se déroule en Allemagne, met en (...)

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  • Un dimanche à l’opéra

    Une rencontre prodigieuse : Richard Wagner et Gustavo Dudamel
    J’ai un principe : je ne manque pas souvent un Wagner qui passe. Et je n’avais pas encore vu diriger, en vrai, Gustavo Dudamel, le nouveau directeur musical de l’Opéra de Paris. Donc j’étais à Tristan et Isolde dimanche dernier, à Bastille.
    C’était pourtant encore une fois dans la mise en scène, que j’avais vue à sa création en 2005 - et revue plusieurs fois -, signée par Peter Sellars et Bill Viola dont les grandes vidéos (...)

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