Nature
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Victor Puiseux, 12. Paris et la famille en plein bouleversement
Une époque à l’appétit d’ogre
Dans la décennie 1850-1859, on a vu la carrière professionnelle de Victor Puiseux se construire comme malgré lui avec énormément de travail de recherche et d’enseignement, sans qu’il se prête aux magouilles si courantes dans le milieu universitaire, tout cela à grande allure.
Parallèlement, sa vie de famille, toute fraîche, se déroule au galop dans les deux appartements - n°62 et 64 - que lui et sa famille occupent successivement rue de l’Ouest, dans un (...) -
Victor Puiseux, 13. Enfants, heurs et malheurs
Cinq enfants
De gauche à droite, Pierre, Marie, Paul, André, Louise. Ou, dit autrement, les trois fils forment l’arrière plan, Pierre debout, tout frisé, dans un habit de petit homme avec une redingote ouverte à pans arrondis, Paul, les cheveux bien ras, accoudé sur la balustrade du photographe, André assis sur cette balustrade, dans un petit costume genre dolman que portait les officiers des armées de la Guerre de Crimée. Devant leurs frères, dans leurs belles robes évasées, baleinées (...) -
Victor Puiseux, 14. Terre et ciel
La mort compagne de la vie
La mort de Paul a dû désoler, profondément, durablement, la famille proche et plus éloignée.
Elle me désole aussi, car après l’avoir privé de Laure, la mort se met à frapper Victor dans ses enfants, à lui enlever ce qu’il a construit avec elle et à travers qui elle demeurait vivante. Pierre et André se retrouveront seuls après 1874, comme dans ce nursery rhyme implacable, cette petite chanson enfantine des Ten little nigger boys qui disparaissent les uns (...) -
Victor Puiseux, 15. Les remous de la Guerre de 1870 1867-1871
Le rituel des vacances
Dans les trois années qui ont précédé la guerre - et nul ne se doutait qu’on vivait une « avant-guerre » - la famille a continué à passer ses vacances à la montagne. Elles sont plus ou moins résumées par André, le plus jeune de ses fils, dans un texte de 1913 (cf PDF infra) , où il évoque la beauté des paysages liée au souvenir de son père, avec pas mal d’émotion : « C’est à toi, mon père chéri, que vont mes pensées, quand sur les sommets, débordant (...) -
Adaptation Chronique d’un printemps 27
Paris, vendredi 10 avril 2020
Aujourd’hui, je me sens un peu comme Louis XVI retour de chasse en juillet 1789, qui écrit sur son carnet, Rien.
Loin des radios et télés qui organisent avec beaucoup de bêtise une fausse ou vraie guerre des médecins.
Monoprix est souvent dépourvu de farine, les gens font des gâteaux, comme me l’a confirmé hier une des dames qui remplit les rayons. On s’est parlé, quel exploit ! À 1 mètre 50 bien tassé, comme il se doit. Elle a un masque, moi pas. (...) -
Formes de la violence Chronique d’un printemps 36
Paris, dimanche 19 avril 2020
J’ai fini Le Premier homme. La description, à la fois minutieuse et sans ordre, de la ville d’Alger, rend présente l’alternance de la chaleur - écrasante - et de la pluie - plus rare mais diluvienne -, qui baigne un monde de la pauvreté, de l’effort, de la difficulté et de l’énergie quotidiennes. Les saveurs, les parfums bons et mauvais, la couleur, les sonorité, la tension, les violences sourdes ou physiques d’un monde qui survit comme une île entre deux (...)