Théâtre

31 articles

  • Romeo Castellucci Impressions

    En 4 ans, je n’ai vu, hélas, que trois œuvres de Romeo Castellucci : sa mise en scène de Parsifal au Théâtre de la Monnaie en 2010, The Four Seasons Restaurant au Théâtre de la Ville en 2013 et dans ce même lieu, Go down, Moses, il y a trois jours. J’ai manqué Sur le concept du visage du fils de Dieu : la pièce avait fait descendre dans la rue les intégristes cathos parisiens, qui, comme à l’accoutumée, et sans avoir rien vu, criaient au blasphème et voulaient interdire le spectacle ; (...)

    Lire la suite

  • Tchekhov, champ et hors-champ À voir sans modération

    Tchekhov, on croit connaître : c’est la mélancolie de la Russie profonde, avec ses personnages désireux et malheureux, velléitaires et entêtés, égoïstes et déçus, décevants et touchants, refusant la passivité dans laquelle ils se plaignent d’être englués. Ce sont les problèmes de famille, d’argent, les jalousies, les menus triomphes à la fois lâches et vaniteux, les espoirs qui s’usent, les paralysies. Parfois, pour peu que la mise en scène soit statique, à les voir s’ennuyer, on (...)

    Lire la suite

  • L’Embarquement pour Cythère 2

    2. Le jardin d’hiver
    Par le toit vitré du jardin d’hiver, on aperçoit la forêt des immeubles d’Argenteuil, en surplomb au-dessus de la villa. Immeubles, revanche de toutes les asperges d’Argenteuil, du temps où les maraîchers, jadis, les cueillaient, à peine pointées de leurs talus de sable, pauvres asperges traînées dans la sauce, sucées, dévorées. C’était la spécialité d’Argenteuil au siècle dernier. Et c’était aussi l’une des origines de la fortune des Portier, qui les cultivaient, (...)

    Lire la suite

  • L’Embarquement pour Cythère 3

    3. Une visite de Camille
    Camille est debout, devant les bambous et le palmier, la main au-dessus des yeux, elle semble voir au loin, par la fenêtre, une plage endormie et dit : Mais tout dort, et l’armée, et les vents, et Neptune. Le calme plat d’avant les tempêtes qui ne viennent pas. Une situation enlisée comme Racine sait les faire. Finalement, on répètera dès le lendemain de Noël, après la soirée à la Mairie, Lili m’a dit que vous n’aviez rien de particulier en vue, et moi, tu sais, (...)

    Lire la suite

  • Le Prince de Hombourg Une mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti

    Actuellement donnée au Théâtre des Gémeaux à Sceaux, la pièce a été présentée par Giorgio Barberio Corsetti dans la Cour d’honneur au Festival d’Avignon, en 2014. Tous les journaux, toutes les radios, ont chroniqué cet été sur la nouvelle mise en scène, dans l’éclairage de la crise des intermittents, et dans l’ombre portée de Jean Vilar, de Gérard Philipe et de Jeanne Moreau, apparemment inoubliables chacun dans les rôles, respectivement, du Prince-Électeur Frédéric Guillaume de (...)

    Lire la suite

  • Nicolas Poussin, 1594-1665 Poussin et Dieu, Louvre 2015

    L’exposition, dans le hall Napoléon, est d’une taille raisonnable (une centaine d’œuvres, tableaux et dessins, plus deux Raphaël), on y retrouve une bonne part des Poussin du Louvre et on a le plaisir de voir, découvrir ou revoir ceux de Washington, Londres, Cleveland, Saint-Pétersbourg, Copenhague etc. On manque parfois de recul pour les très grands formats des premières salles. Le titre de cette exposition du Louvre, index pointé sur Dieu, m’avait presque arrêtée, un moment : il me (...)

    Lire la suite