Mort
148 articles
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Tchekhov, champ et hors-champ À voir sans modération
Tchekhov, on croit connaître : c’est la mélancolie de la Russie profonde, avec ses personnages désireux et malheureux, velléitaires et entêtés, égoïstes et déçus, décevants et touchants, refusant la passivité dans laquelle ils se plaignent d’être englués. Ce sont les problèmes de famille, d’argent, les jalousies, les menus triomphes à la fois lâches et vaniteux, les espoirs qui s’usent, les paralysies. Parfois, pour peu que la mise en scène soit statique, à les voir s’ennuyer, on (...)
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Baal Un hymne à la mort ?
Baal, film allemand de Volker Schlöndorff, d’après la pièce de Bertold Brecht, tourné en 1969, avec Rainer Werner Fassbinder, Sigi Graue, Margarethe Von Trotta, Günther Neutze, Miriam Spoerri, et alii. 1 h 27. (on voit même Hanna Schygulla une ou deux minutes dans le rôle de Louise, une serveuse)
Ce film caché pendant 44 ans sort avec un sacré arrière-goût, éclairé, souligné, surligné, par le temps écoulé, l’histoire du pays qui lui a donné naissance, et les destins singuliers de ses (...) -
Le Sacre du Printemps au Festival d’Automne Romeo Castellucci
Une vision contemporaine d’un symbole du monde moderne
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Mr. Turner, vu par Mike Leigh Un Rosebud sans scène de luge
Le film de Mike Leigh, Mr. Turner, 2 h 30, fait officiellement partie du genre « biopic ». J’aime bien ce néologisme qui désigne les biographies filmées, il a un petit ton épique et désinvolte, qui est, ici, tout à fait trompeur : le film n’est ni épique, ni désinvolte, et la biographie bien incomplète. Ce qui n’empêche pas bien au contraire de faire penser et d’éclairer la peinture de Turner dans son siècle, son originalité et ce par quoi elle nous attache. Sur la plan filmique, les (...)
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Massacre à Paris Charlie Hebdo, 7/1/15
Pour l’instant, on est sous le choc : la conférence de rédaction de Charlie Hebdo décimée par des brutes à coups de kalachnikov, quel effroyable début d’année.
Tant de dessins, tant de talents, tant d’humour, tant de vigueur et de courage, tant d’esprit, tant de liberté, écrabouillés, arrachés à ceux qui les aiment, par deux ou trois assassins fanatiques et masqués.
RV. à République à 18 h. avec le Syndicat national des Journalistes. -
L’Embarquement pour Cythère 1
1. La Sainte Famille
Nous sortons de chez Me Plock. La stagiaire nous a raccompagnés à la porte de l’étude et nous a dit « À bientôt ».
Sur le trottoir de la rue de Châteaudun, là où elle se jette dans le carrefour de la Trinité, des filles et des garçons marchent vivement dans l’air froid et éclairé, leurs yeux fureteurs sous les réverbères, des fils minces leur sortent des oreilles. Ils nous croisent, ils nous doublent, Lili parle, je l’écoute. « À bientôt ! », je te demande un peu, (...)