Temporalité

77 articles

  • Bousculade Le Joli Mai, 3

    Plusieurs « 8 mai » se bousculent dans ma tête.
    Blandans, le 8 mai 1945, le jour de la capitulation allemande et donc, la fin de la guerre sur le front de l’Ouest, a d’abord été un jour ordinaire : c’était pour moi un jour de cours de maths chez une dame qui habitait Voiteur. J’avais 12 ans, je finissais ma 5e. Si Tante Paulette continuait à m’instruire pour la plupart des matières, en maths, elle avait déclaré forfait depuis deux ans.
    J’allais donc à un cours d’algèbre, science à (...)

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  • Madeleine Pauliac Le Joli Mai, 5

    À Blandans, en mai 1940, il y aura, dans le très proche avenir, bien inscrites dans mon souvenir, quelques dates très précises, dans l’atmosphère qui se détériore, un effritement général, dont tous les témoins adultes mobilisés (Marc Bloch) ou militaires de carrière (Charles de Gaulle) ont fort bien rendu compte au niveau de la nation. Mais à mon très petit niveau - 7 ans et pas d’expérience -, ce printemps est surtout flou et occupé, je ne le dirai jamais assez, par des discussions, (...)

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  • Comment je n’ai pas appris le chinois

    Coup de blues
    Distractions de l’été 2020
    Pas grand-chose à se mettre sous la dent, dans ces temps de pandémie au long cours. Et ce n’est pas Mulholland Drive de David Lynch, vu hier soir sur Arte, qui est propre à donner un aspect riant au monde, une implacable satire d’Hollywood faite au long d’un film prétentieux, ennuyeux, et même souvent désagréable. J’avais beaucoup aimé, en son temps, la série Twin Peaks, avec le merveilleux Kyle McLachlan mais finalement, je crois que je n’aime (...)

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  • Le Crépuscule des dieux Le retour dans les eaux du Rhin

    J’avais tort, mercredi dernier, de craindre Ricarda Merbeth dans Le Crépuscule. C’était une faute pour la wagnérolâtre que je suis. Merbeth n’était pas à craindre sauf dans le duo du Prologue, lorsque Siegfried la quitte pour aller courir le monde : cette scène d’amour, elle l’a en effet plus ou moins loupée, car pour les nuances et l’expression de ce sentiment-là, je persiste à penser qu’elle n’a pas la voix qu’il faut, pas assez ronde, pas assez capable de s’amenuiser dans la tendresse (...)

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  • Un pique-nique sentimental

    J’ai lu récemment Le dernier bain de Flaubert, de Régis Jauffret (Seuil, 2021), un gros pavé, deux fois trop long, où l’auteur imagine, en trois parties inégales, la dernière matinée de la vie de Flaubert à Croisset, d’abord mijotant dans son bain, puis rêvassant dans son bureau, avant de mourir d’une hémorragie cérébrale. Dire « Je » à la place de Flaubert est un pari hardi, assez réussi dans la première partie, où Jauffret se coltine la difficulté d’écrire à la première personne pour (...)

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  • «  Baselitz – La rétrospective  » Paris, Centre Pompidou, jusqu’au 7 mars 2022

    Baselitz, dans ma tête, était associé à des œuvres assez démesurées, tableaux ou sculptures, admirées notamment à Pantin chez Thaddeus Ropac. J’avais le souvenir d’avoir eu le souffle un peu coupé, par une sorte d’énormité (au sens étymologique, « hors norme », vraiment), une certaine sauvagerie, aucun souvenir des thèmes, ni même des couleurs. Baselitz, c’était « grand », on était tout petit, mais c’était surtout le désir d’en savoir plus : comment cette énormité était-elle née, (...)

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