Temps

99 articles

  • À l’aventure Le Joli Mai, 8

    Je n’ai jamais revu la dame, ni sa horde de passagers et de bagages.
    Vers 2 heures de cette même nuit du 15 au 16 juin, ma grand-mère a reçu un coup de téléphone de la gendarmerie de Domblans, eux-mêmes venaient d’être prévenus par la préfecture que les troupes (lesquelles, étant donné la débandade générale et contre quels Allemands ?) se rassemblaient dans le coin : il risquait d’y avoir des combats dans les bois, vers Saint-Lothain, Frontenay ou Passenans, à 3 kilomètres. Les gendarmes (...)

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  • Comment je n’ai pas appris le chinois

    Coup de blues
    Distractions de l’été 2020
    Pas grand-chose à se mettre sous la dent, dans ces temps de pandémie au long cours. Et ce n’est pas Mulholland Drive de David Lynch, vu hier soir sur Arte, qui est propre à donner un aspect riant au monde, une implacable satire d’Hollywood faite au long d’un film prétentieux, ennuyeux, et même souvent désagréable. J’avais beaucoup aimé, en son temps, la série Twin Peaks, avec le merveilleux Kyle McLachlan mais finalement, je crois que je n’aime (...)

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  • Voyage au Musée Marmottan « Cezanne et les maîtres. Rêve d’Italie ».

    Il y a environ trois semaines, j’ai fait un voyage : je suis allée voir les Cézanne exposés au Musée Marmottan, sous le titre « Cezanne et les maîtres. Rêve d’Italie ». Je précise tout de suite que j’écris le plus souvent Cézanne avec un accent, j’ai lu quelque part que les deux orthographes étaient admises.
    Ce n’était pas beaucoup plus difficile naguère d’aller à Budapest ou à Pékin, que d’aller à présent voir une expo dans Paris. Tout devient une affaire qu’il faut préparer aux dépens (...)

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  • Musique pour Couvre-feu, Covid et pluie Chronique d’un automne 4

    Le dimanche 25 octobre à 17 heures, l’Opéra de Paris proposait un concert adapté au confinement nocturne et qui comprenait des Lieder de Brahms et le Requiem de Gabriel Fauré. Ci-dessous les détails du programme .
    Les chœurs de l’Opéra de Paris et leur excellent chef José Luis Basso étaient aux manettes. Je ne suis pas très « brahmsienne », mais j’y suis allée, car j’avais envie de vraie musique, un peu fatiguée des CD et de la radio, et j’aime beaucoup le Requiem délicat, rêveur, (...)

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  • Une écriture du temps, le Journal des Goncourt 1

    Ces temps-ci, dans la monotonie usante du confinement bis, je me suis lancée dans la lecture du Journal des Goncourt : les deux frères, Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870), n’ont pas bonne presse, on dit que leur Journal est un ramassis de potins aigres, misogynes et antisémites, mais en fait, personne autour de moi ne l’a lu. À part le Prix de l’Académie Goncourt que leur legs a permis de fonder, et la station de métro qui leur est dévolue, les Goncourt demeurent souvent une sorte (...)

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  • La mort de Rose, Journal des Goncourt, 2 Tristesses de la sexualité

    Clichés et contingence
    J’ai lu le premier tome en attention flottante, comme disent les psychanalystes, ce qui m’a permis de saisir la capacité que Jules et Edmond ont de faire sentir le temps, les changements menus ou radicaux, les gestes familiers, les attitudes, la lenteur enveloppante de Théophile Gautier et de ses filles, Flaubert assis en tailleur, les diverses facettes de leurs amis, les atmosphères douillettes des salons, l’animation des guinguettes ou des restaurants, la gaité (...)

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