Littérature

27 articles

  • « Henriette Maréchal », Journal des Goncourt, 4

    J’avance dans les années du Second Empire, dans les rues qu’Haussmann n’a pas encore tout à fait fini de démolir, coins crasseux, bourrés de misère et de rats énormes (« des rats de pauvres » plus avides encore ) tout près des beau quartiers au luxe tantôt bourgeois, tantôt tapageur. Les frères Goncourt, de par leur curiosité et leur introduction réelle dans les milieux artistes et littéraires, promeneurs infatigables, observent toutes les couches sociales montantes et descendantes : à la (...)

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  • La mort de Jules, Journal des Goncourt, 5

    Comme un jardin d’hiver
    La possibilité d’une jolie maison d’Auteuil , proche de elle même qui leur avait échappé, revient sur le devant de la scène, finalement, ils vont pouvoir acquérir une grosse villa bourgeoise, près du Parc des Princes, pour la grosse somme de 83.000 francs, ils quittent la rue Saint-Gerges et son bruit infernal, qui atteint les nerfs et les migraines de Jules et accessoirement, les maux digestifs d’Edmond, eux-mêmes contrecoups de ceux de Jules.
    « C’est un des (...)

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  • Après la mort de Jules, Journal des Goncourt, 6

    Les lignes consacrées par Edmond aux derniers mois et aux dernières heures de Jules à Auteuil sont bouleversantes. Elles évoquent à mi-mot leur maîtresse commune, Maria, une sage-femme, qui les a connus sans doute vers 1852, Jules d’abord, puis tous les deux, elle les a sans doute aimés, et beaucoup aidés, notamment au moment de la mort de Rose : c’est elle qui leur a appris la double vie de la pauvre femme.
    Depuis la mort de Jules, qui m’a beaucoup affectée, car je pense qu’il était le (...)

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  • Des Frères Goncourt au Prix Goncourt, Journal des Goncourt, 7

    De la mort de Jules le matin du 20 juin 1870 à la mort d’Edmond le 16 juillet 1896 -, vingt-six ans et vingt-six jours se sont écoulés. Si leur vie commune a duré les trente-neuf ans de la vie de Jules, ils ne sont devenus inséparables que pendant vingt-deux ans, en gros à partir de 1848, année de révolution à laquelle ils s’intéressent, année du baccalauréat de Jules et de la mort de leur mère.
    On imagine le vide des jours d’Edmond sans Jules : dans les six premiers mois de 1870, Jules (...)

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  • Journal des Goncourt, 8 Suite et fin

    Les Goncourt ont traversé le siècle de Wagner, de Verdi et de Richard Strauss, sans beaucoup se préoccuper de musique, à laquelle ils étaient, semble-t-il, indifférents. Seuls ou à deux, ils vont rarement à l’opéra ou au concert et ils ne commentent pas ces sorties-là. Ils s’en fichent. Les Goncourt ont des yeux, mais pas d’oreille, du moins musicale. À peine Reynaldo Hahn mettra-t-il une fois les pieds dans le Grenier.
    J’ai beaucoup apprécié la biographie de Jean-Louis Cabanès et Pierre (...)

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  • Bernard

    Je ne me sens pas l’envie d’enfermer Bernard dans une longue chronique : bloqué, il l’a trop été dans les dernières années de sa vie, après l’AVC dont il a supporté les séquelles avec un courage sans borne et une gentillesse infinie, que son regard offrait aux visiteurs.
    Il demeure pour moi cet homme charmant, un peu insaisissable parce que multiple, avec son esprit nuancé, si attentif aux autres, aux variations, aux assonances ou aux dissonances du temps ; son humour, son rire ; son (...)

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