Malade/Maladie
53 articles
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Valses de Vienne Chronique d’un printemps 19
Paris, jeudi 2 avril 2020
Aujourd’hui sera jour de sortie, liste à préparer, choix de l’heure etc.
Hier, j’ai admiré Édouard Philippe et Olivier Véran, répondant aux questions des 26 députés réunis en commission, moitié présents en réalité, moitié en videoconférence, les deux ministres ont été à mes yeux parfaits, précis ou disant les incertitudes - entre autres, le déconfinement - , patients, et je me demande comment sont les journées de tous ces hommes faisant face aux énormes (...) -
Fluctuat nec mergitur Chronique d’un printemps 20
Paris, le vendredi 3 avril 2020
Je n’ai jamais tant pensé à Georges Canguilhem que ces temps-ci. Son ouvrage, Le Normal et le Pathologique, m’avait éblouie dans les années 80, où je l’ai lu pour préparer mes séminaires qui portaient sur la représentation de la médecine, des malades et de la maladie au cinéma. Philosophe et médecin, résistant de la première heure, ami d’Ignace Meyerson, de Jean-Pierre Vernant, Canguilhem analyse notamment, dans cet ouvrage ce qu’est la maladie comme (...) -
Avec quoi écrit-on l’histoire ? Chronique d’un printemps 21
Paris, samedi 4 avril 2020
Un ciel bleu et un soleil brillant, il n’y a plus une traînée d’avion. Les jours se fondent les uns dans les autres.
J’ai fini Guerre et Paix. Pierre et Natacha, Marie et Nicolas, sont devenus des couples ordinaires de l’aristocratie russe des Années 1820, qui est aussi l’année de la naissance de mon arrière grand-père Victor Puiseux, je peux toucher du doigt cette époque dans ses bégaiements qui forment un immense paysage, une immense tapisserie en relief, à (...) -
Espace en crise Chronique d’un printemps 22
Paris, dimanche 5 avril 2020
Il faut des masques, paraît-il. Je pense que ce revirement officiel ne serait utile que si on avait suffisamment de masques chirurgicaux. Ce qui n’est pas le cas, comme chacun sait. S’il faut les bricoler en pliant des tissus extirpés de mes vieux tiroirs, comme j’ai vu faire à la télé hier soir, merci bien. Je n’ai pas de visière de moto. Je n’ai pas d’élastique et les magasins sont fermés. Je n’ai pas les yeux pour coudre ni la foi pour grenouiller sur les (...) -
Du sens ? Chronique d’un printemps 23
Paris, lundi 6 avril 2020
Faut-il raconter, ce matin, ce que nous savons tous. C’est-à-dire que nous ne savons pas grand-chose, qu’on apprend au jour le jour sur le virus et la maladie. Je constate que les journalistes des chaînes françaises sont sottement impatients, qu’ils peinent à prendre le tournant qui consisterait à informer sans cherchent à pousser à la faute leurs interlocuteurs et à faire de la politicaillerie. J’écoute surtout Radio France internationale, (RFI), pour sortir (...) -
Podcast et Quasimodo Chronique d’un printemps 24
Paris, mardi 7 avril 2020
Ce matin sur France Culture, un invité passionnant, Thomas Gomart, de l’Institut français des relations internationales (IFRI), a expliqué comment le virus révélait le jeu des fils de trame entre trois grandes puissances - Chine, USA, Europe - , comment la stratégie, les sources d’énergie, l’alimentation, le sanitaire et le numérique, se combinaient et nous enveloppaient comme un filet ; il en a retracé le chemin depuis 1971, c’est trop long à ré-expliquer. « (...)