Liberté

60 articles

  • Ciel, désert et marais Chronique d’un printemps, 40

    Paris, jeudi 23 avril 2020
    En écrivant le sous-titre de cette chronique, je vois qu’elle est la 40e de la série. Quarante jours dans le désert, la période de retrait du Christ avant de se lancer dans sa vie publique.
    40 jours dans le désert : d’autres l’ont fait et le font encore. Et pour eux ce furent, ce sont, des suites indéfinies de quarante jours en quarante jours, dans des conditions sans nom, je parle des otages, ceux qui sont dans les geôles du désert de Syrie ou autre.
    Pour (...)

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  • Au-dessus du nid de coucous Chronique d’un printemps, 41

    Paris, vendredi 24 avril 2020
    Mesures à venir, piétinement sourd des commentaires, parfois utile, souvent creux ou aigre, perspectives d’un monde numérique de plus en plus prégnant et inquiétant, idée que les films de science fiction ont vu juste, avec leurs villes sous terre ou sous globe, nouvelles des uns et des autres, parler.
    Je vais rejoindre L’Appel, la première partie des Mémoires de guerre du général de Gaulle, commencées hier en me réjouissant d’avoir lu, il y a peu, (...)

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  • De l’air, de l’air (bis) Chronique d’un printemps, 45

    Paris, mardi 28 avril 2020
    Au hasard, j’essaie des pistes pour m’échapper un peu : pas facile. L’humanité, en ce moment, a l’air d’avoir le goût du malheur. Hier, j’ai été captivée - et passablement terrifiée - par une des chaînes cinéma qui passait Nan Shui Bei Diao, un superbe documentaire d’Antoine Boutet, sur la Chine (2015, 1 h 50) et le projet de dériver les fleuves du Sud vers le Nord : « Sud Eau Nord Déplacer ». Il s’agit d’un énorme transfert d’eau, inspiré sans doute par le (...)

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  • « Quarante jours d’errance » Chronique d’un printemps, 49

    Paris, samedi 2 mai 2020
    Ce fut hier une étrange journée, on s’envoyait des photos de muguet. Des vrais, ou des faux, humoristiques mais qui ne faisaient pas rire. Le confinement traîne en longueur avec son cortège de fausses nouvelles, les gens ont l’air de ne plus savoir s’ils préfèrent le confinement ou le déconfinement. Sur les videos échangées, des chiens soupirent de devoir aller pisser sans arrêt.
    L’après-midi se passe pour moi dans les couloirs de la France Libre, à Londres. (...)

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  • Pas si joli que ça Le Joli Mai, 2

    Blandans, mardi 7 mai 1940
    Pie XII prie pour la paix. Il savait dès le 4 mai que Hitler s’apprêtait à attaquer à l’Ouest et en aurait prévenu les Pays-Bas et la Belgique. Mais nous ne savons rien.
    Sinon, qu’à Blandans, l’attmosphère s’épaissit de plus en plus, les nouvelles plombent tous les repas et les débordent, on écoute les communiqués. J’ai l’impression que ce sont des mots un peu magiques, qui endorment ou fâchent. Les grandes personnes font des conciliabules, debout, dans les (...)

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  • Un spectacle sans public reste-t-il un spectacle ? Le joli Mai, 10

    Malheureuse année Beethoven, 250e anniversaire de sa naissance, où toutes les salles du monde avaient programmé depuis des mois, des années, l’œuvre entière du compositeur. Cela aurait dû être un vrai bonheur que le virus a saccagé par la mesure de confinement qui a annulé tous les concerts et opéras depuis le 17 mars.
    Privée de musique en vrai (en novlangue, on dit en « présentiel »), je traîne souvent sur Mezzo, à la recherche des sonates ou des quatuors, malgré le son déplorable des (...)

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