Famille

74 articles

  • Iphigénie, à l’Odéon-Berthier Chronique d’un automne 3

    Iphigénie, de Jean Racine, est rarement montée. On dit parfois d’elle qu’il ne s’y passe rien. Elle est jouée aujourd’hui, dans une mise en scène de Stéphane Braunschweig, jusqu’au 14 novembre aux Ateliers Berthier (Théâtre de l’Odéon). Les compte-rendus de la presse sont élogieux, parlant de la beauté de la mer projetée en arrière des spectateurs, cette mer qui « confine » la flotte grecque. La salle était en grande partie pleine hier, je ne sais quelle sera la répercussion du confinement (...)

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  • La Walkyrie ou La lâcheté du Maître des dieux

    Une longue histoire de famille très décomposée
    Puisqu’il m’est impossible de donner à lire la beauté de la musique, je raconte ces mythes que j’adore, utilisant à ma façon le procédé wagnérien par excellence : les longs récits créent le monde, en redessinant, en ressassant, en variant les éclairages. On peut lire les livrets, et, à l’opéra, heureusement, (enfin, avant le Covid) on a la ressource des surtitres. La radio demeure un peu élitiste et suppose qu’on connaît déjà son affaire. (...)

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  • Des Frères Goncourt au Prix Goncourt, Journal des Goncourt, 7

    De la mort de Jules le matin du 20 juin 1870 à la mort d’Edmond le 16 juillet 1896 -, vingt-six ans et vingt-six jours se sont écoulés. Si leur vie commune a duré les trente-neuf ans de la vie de Jules, ils ne sont devenus inséparables que pendant vingt-deux ans, en gros à partir de 1848, année de révolution à laquelle ils s’intéressent, année du baccalauréat de Jules et de la mort de leur mère.
    On imagine le vide des jours d’Edmond sans Jules : dans les six premiers mois de 1870, Jules (...)

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  • Fourre-tout par temps de pluie

    En mars-avril dernier, j’écrivais chaque jour, alignant au fil du temps, les deux époques de crise majeure connues dans ma vie, le printemps 1940 - la drôle de guerre, l’évacuation, le retour à la maison - et le printemps 2020 - la pandémie, le confinement -. C’était amusant à faire.
    Ce printemps 2021, je n’arriverais pas à tenir une chronique quotidienne, tant le temps est à la fois amoindri, plat, fondu, une fondrière, mou, « sablonneux, malaisé », comme dit La Fontaine en parlant (...)

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  • Jusqu’au jour où ... 7 « Ici le temps devient espace »

    Plus il se passe de choses, moins j’écris. J’ai à présent un retard fou. Pourquoi je n’ai pas écrit ? Parce que je me sens vieille et souvent fatiguée, parce qu’il faisait chaud, parce que je vois mal. Pourtant, écrire permet de poser devant soi les objets qu’on porte dans sa tête ; et, ainsi, de les épousseter, de les classer sans les abandonner.
    J’ai lu un livre excellent, La famille du tigre ailé, le premier roman de Paula Fürstenberg (Actes Sud), qui se déroule en Allemagne, met en (...)

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  • Un 25 août 1944

    Un jour pas comme les autres : la Saint-Louis 1944
    Le 25 août 1944, c’était encore et toujours les vacances, de très longues vacances, depuis trois mois bien sonnés.
    Pendant que les chars de Leclerc entraient dans Paris et finissaient de libérer Paris, pendant que 800 maquisards reprenaient Lons-le-Saunier aux 1200 occupants allemands, nous, à Blandans, dans le grand salon, on jouait la comédie pour la fête de ma grand-mère maternelle, qui s’appelait Louise-Julie. On répétait les (...)

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