Blandans

53 articles

  • À l’aventure Le Joli Mai, 8

    Je n’ai jamais revu la dame, ni sa horde de passagers et de bagages.
    Vers 2 heures de cette même nuit du 15 au 16 juin, ma grand-mère a reçu un coup de téléphone de la gendarmerie de Domblans, eux-mêmes venaient d’être prévenus par la préfecture que les troupes (lesquelles, étant donné la débandade générale et contre quels Allemands ?) se rassemblaient dans le coin : il risquait d’y avoir des combats dans les bois, vers Saint-Lothain, Frontenay ou Passenans, à 3 kilomètres. Les gendarmes (...)

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  • 27 novembre 1935

    C’est le jour de mon premier souvenir vraiment daté : c’est l’anniversaire de Maman, je suis à Blandans, moi, j’aurai trois ans dans quelques jours, on me le répète souvent ces jours-ci, car je serai une grande fille, mais aujourd’hui, 27 novembre 1935, Maman a trente-trois ans, on lui a souhaité Bon anniversaire en l’embrassant beaucoup, dans sa chambre, ce matin, au réveil.
    Le grand déjeuner a eu lieu de très bonne heure, dans la grande salle à manger - où le gros poêle blanc chauffe (...)

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  • Jusqu’au jour où ... 3 Le temps et la guerre

    Depuis plus de trois semaines, le monde continue de dévaler une pente dangereuse et sans visibilité. Les informations d’Ukraine sont nombreuses et effrayantes, malheurs individuels, morts, blessés, soldats, destructions, vitres brisées, immeubles en morceaux, tirs, abris, missiles, évacuations et files de réfugiés, vidéos, reportages, images sur les chaînes de télés, Zelensky, toujours inlassable et héroïque, Macron, Biden, Xi et les autres. Quelques très courageux protestaires russes. Et (...)

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  • Un 25 août 1944

    Un jour pas comme les autres : la Saint-Louis 1944
    Le 25 août 1944, c’était encore et toujours les vacances, de très longues vacances, depuis trois mois bien sonnés.
    Pendant que les chars de Leclerc entraient dans Paris et finissaient de libérer Paris, pendant que 800 maquisards reprenaient Lons-le-Saunier aux 1200 occupants allemands, nous, à Blandans, dans le grand salon, on jouait la comédie pour la fête de ma grand-mère maternelle, qui s’appelait Louise-Julie. On répétait les (...)

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  • 6 décembre 1941

    Le 6 décembre 1941, nous étions à Blandans, j’ai eu neuf ans, et ma sœur Claudine avait composé pour moi un poème en vers libres, je me souviens du début et de la fin :
    Hélène était assise, Triste et désemparée, Passant sa petite main Sur son front dévasté
    Suivaient quelques vers, la description d’une anxiété, d’une sorte de solitude, qui se terminait ainsi :
    Qu’Hélène se rassure, Nous avons tous pensé à son anniversaire !
    La famille - Bonne Maman, Maman, Tante Paulette, (...)

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