L’Or du Rhin

5 articles

  • Œufs Soubise Chronique d’un printemps 10

    Blandans, 24 mars, Dimanche de Pâques 1940
    Pâques, les cloches sont revenues de Rome. Celle de l’église de Domblans a un très beau son, assez enthousiasmant, avec de riches résonances et en même temps, une manière joyeuse de diffuser dans l’espace. À l’église, quel qu’ait été le temps - dont je me souviens pas du tout -, les dames du village avaient dû sortir leurs chapeaux d’été, chapeaux de paille remplaçant les feutres de l’hiver. Le pain bénit qu’on passe dans des petites corbeilles (...)

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  • Le temps d’une île déserte Chronique d’un printemps 15

    Paris, dimanche 29 mars 2020
    Hier, la conférence de presse d’Édouard Philippe, avec trois professeurs de médecine et le ministre de la santé, était explicative, détaillée, et ouvrait un temps long, le confinement, le post confinement, l’éventuelle seconde vague. Le temps est aux certitudes impossibles. Le discours, les mots, le ton d’Édouard Philippe et de ses intervenants ont été du genre « de la sueur et des larmes » de Churchill. Les petits esprits français critiquent, chipotent, (...)

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  • Ô souffle du printemps ! Chronique d’un printemps 29

    Paris, dimanche 12 avril 2020
    Avalanche des mails d’annulation, adieu Or du Rhin, Walkyrie avec Kaufmann dans le rôle de Siegmund, adieu, Messe en si, adieu, Symphonie alpestre. Et pour combien de temps, privation de concerts. Une vie sans concert ? Mortelle. Impensable. Ce matin, dans l’émission de France Musique, Le Bach du dimanche, on a pu entendre toutes sortes de messages de chefs confinés, sans orchestre, sans représentation. Comment tous ces artistes vivent-il cette privation. (...)

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  • Après la mort de Jules, Journal des Goncourt, 6

    Les lignes consacrées par Edmond aux derniers mois et aux dernières heures de Jules à Auteuil sont bouleversantes. Elles évoquent à mi-mot leur maîtresse commune, Maria, une sage-femme, qui les a connus sans doute vers 1852, Jules d’abord, puis tous les deux, elle les a sans doute aimés, et beaucoup aidés, notamment au moment de la mort de Rose : c’est elle qui leur a appris la double vie de la pauvre femme.
    Depuis la mort de Jules, qui m’a beaucoup affectée, car je pense qu’il était le (...)

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  • L’Or du Rhin ou La double malédiction d’Alberich Un prologue mythique

    L’année 2020 devait être un sommet de plaisir dans le registre musical, donc un sommet de plaisir total : Philippe Jordan, le directeur musical de l’Opéra de Paris, dont le contrat s’achevait cette année, avait programmé le Ring, qui, selon lui - et je partage son avis - , est le plus grand monument musical qui existe au monde. Quinze heures de musique pour un très long poème composé par Richard Wagner sur des années, à partir de légendes nordiques, poème qui raconte l’histoire du monde (...)

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