Léon Tolstoï

6 articles

  • Errare humanum est ! Chronique d’un printemps 9

    Blandans, samedi 23 mars 1940
    Réflexion d’entrée, datée de 2020 : ce que j’ai décrit hier, le lessivage de l’église, est arrivé aujourd’hui seulement ! Quelle erreur de mémoire... hier, vendredi saint, on n’a pas lessivé du tout, on est allé à l’église dans le début de l’après midi pour une cérémonie, Le chemin de croix. Le curé a fait le tour de l’intérieur de l’église, en s’arrêtant devant chacun des 14 petits tableaux illustrant les 14 étapes de la Passion, de la Condamnation à mort à (...)

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  • Œufs Soubise Chronique d’un printemps 10

    Blandans, 24 mars, Dimanche de Pâques 1940
    Pâques, les cloches sont revenues de Rome. Celle de l’église de Domblans a un très beau son, assez enthousiasmant, avec de riches résonances et en même temps, une manière joyeuse de diffuser dans l’espace. À l’église, quel qu’ait été le temps - dont je me souviens pas du tout -, les dames du village avaient dû sortir leurs chapeaux d’été, chapeaux de paille remplaçant les feutres de l’hiver. Le pain bénit qu’on passe dans des petites corbeilles (...)

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  • Le temps d’une île déserte Chronique d’un printemps 15

    Paris, dimanche 29 mars 2020
    Hier, la conférence de presse d’Édouard Philippe, avec trois professeurs de médecine et le ministre de la santé, était explicative, détaillée, et ouvrait un temps long, le confinement, le post confinement, l’éventuelle seconde vague. Le temps est aux certitudes impossibles. Le discours, les mots, le ton d’Édouard Philippe et de ses intervenants ont été du genre « de la sueur et des larmes » de Churchill. Les petits esprits français critiquent, chipotent, (...)

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  • « Mais qui a parlé de deux mois ? » Chronique d’un printemps 17

    Paris, mardi 31 mars 2020
    Ce matin, à France-Inter, l’économiste Esther Duflo, Professeur au Collège de France et Prix Nobel d’économie, depuis Washington où il était deux heures du matin, a, à sa manière douce, sonné le tocsin. Sur la gravité immense de la crise, ses étages, ses profondeurs, son temps indéterminé et ses conséquences incalculables. Lorsque Nicolas Demorand, en son nom ou en celui d’un auditeur, lui a demandé dans quel état on sortirait au bout de deux mois de (...)

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  • Valses de Vienne Chronique d’un printemps 19

    Paris, jeudi 2 avril 2020
    Aujourd’hui sera jour de sortie, liste à préparer, choix de l’heure etc.
    Hier, j’ai admiré Édouard Philippe et Olivier Véran, répondant aux questions des 26 députés réunis en commission, moitié présents en réalité, moitié en videoconférence, les deux ministres ont été à mes yeux parfaits, précis ou disant les incertitudes - entre autres, le déconfinement - , patients, et je me demande comment sont les journées de tous ces hommes faisant face aux énormes (...)

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  • Avec quoi écrit-on l’histoire ? Chronique d’un printemps 21

    Paris, samedi 4 avril 2020
    Un ciel bleu et un soleil brillant, il n’y a plus une traînée d’avion. Les jours se fondent les uns dans les autres.
    J’ai fini Guerre et Paix. Pierre et Natacha, Marie et Nicolas, sont devenus des couples ordinaires de l’aristocratie russe des Années 1820, qui est aussi l’année de la naissance de mon arrière grand-père Victor Puiseux, je peux toucher du doigt cette époque dans ses bégaiements qui forment un immense paysage, une immense tapisserie en relief, à (...)

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